Écrit par admin le 7 février 2022
Après qu’ils se sont regardés en chiens de faïence pendant plusieurs mois, l’accord de Montana fait le premier pas vers Ariel Henry. Dans une correspondance adressée au Premier ministre le 2 février, le Bureau de suivi de l’accord de Montana sollicite une rencontre pour reprendre le dialogue politique avec le locataire de la Primature et les signataires de l’accord du 11 septembre…
« Nous nous référons à notre lettre du 28 octobre 2021 dans laquelle nous vous avions écrit ce qui suit, sans avoir reçu à ce jour une réponse de votre part ; ‘’ Lors de notre dernière rencontre, au constat commun que nous portions des projets de transition différents, il s’agissait pour vous, comme convenu, de nous faire des propositions concrètes qui ouvriraient éventuellement des pistes de rapprochement de ces visions et approches stratégiques diamétralement opposées’’. Depuis, dans l’esprit de l’Accord du 30 août 2021, dit de Montana, nous n’avons pas cessé de dialoguer et de négocier avec différents acteurs de la société civile et politique. C’est ainsi que nous sommes parvenus à un consensus politique avec le groupe PEN modifié auquel a adhéré le GREH et dont nous vous en transmettons copie en pièce attachée. Et nous poursuivons sans relâche nos conversations avec d’autres secteurs organisés politiques et sociaux de la vie nationale », écrit le Bureau de suivi de l’accord de Montana dans une correspondance adressée au Premier ministre dont Le Nouvelliste a eu copie.
« La mise en œuvre de l’accord du 30 août 2021 a fait son chemin, le moment est venu de trouver un compromis avec tous les autres acteurs importants pour sortir le pays de l’impasse. Dans cette construction du consensus national, indispensable à la résolution durable de cette grave et dangereuse crise à laquelle la nation est confrontée, nous revenons vers vous, chef du pouvoir en place, afin de reprendre le dialogue politique avec vous-même et vos alliés signataires de l’Accord du 11 septembre », lit-on dans la correspondance de l’accord de Montana à Ariel Henry.
« Notre souffrance à nous toutes et à nous tous est immense. Dans la sérénité et avec l’humilité que requiert cette cause plus grande que notre personne et nos groupes, acceptons de construire ce moment de concorde seul à même de créer les conditions d’un mieux-être et d’un mieux vivre-ensemble. Ainsi une nouvelle fois, nous affirmerons notre ‘’ mounité’’, par-devant nous-mêmes et par-devant le reste de l’humanité », ont appelé les membres de l’accord de Montana.
« Nous aurons contribué, par ce pas important dans la marche vers la reconquête de notre souveraineté, à notre émancipation de peuple en construction d’un État respectueux de la nation. Alors nous serons prêtes et prêts à nous présenter la tête haute, dignement, devant le jugement implacable de l’histoire », exhorte l’accord de Montana.
« Nous restons à votre entière disposition pour une rencontre dans le meilleur délai possible, en vue de trouver ensemble une solution à cette crise profonde et multidimensionnelle qui dure depuis trop longtemps. Haïti, notre pays, n’attend pas moins que cela », conclut la correspondance.
Il faut souligner que dans le cadre de l’application de l’accord de Montana, des élections réalisées dimanche dernier ont conduit à l’élection de Fritz Alphonse Jean, président de la transition, et Steven Benoît, Premier ministre.
Pour sa part, le Premier ministre avait déjà déclaré : « Qu’on se le dise, le prochain locataire du palais national sera un président élu librement et démocratiquement par la majorité du peuple haïtien. » Une façon claire et simple pour Ariel Henry de dire aux protagonistes des autres accords qui plaident pour un pouvoir avec un président de la République et un Premier ministre qu’il n’y aura pas de chef de l’Etat durant la période de la transition.
SOURCE/ LENOUVELLISTEHAITI