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6ème épisode méditerranéen en un mois : une situation inédite à cette époque de l’année

Écrit par le 29 mars 2024


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Les épisodes méditerranéens font partie intégrante du climat du sud-est de la France ainsi que des pays riverains de la Grande Bleue. Cependant, ils se produisent majoritairement en automne et parfois au printemps, mais plutôt en avril et mai. Ainsi, les mois les plus pluvieux, des Cévennes à la Côte d’Azur, sont octobre et novembre. Mais cette année, nous assistons à une survenue précoce et répétitive de ces épisodes, ce qui est rare à cette période de l’année.

Pourquoi cette situation est inédite à cette époque de l’année ?

Ces épisodes de fortes pluies affectent le pourtour méditerranéen de 3 à 7 fois en moyenne par année, avec une forte variabilité d’une année à l’autre. Seuls 10% de ces épisodes se produisent au printemps, et surtout en mai. Le secteur des Cévennes est le plus exposé à ces pluies intenses (d’où l’appellation d’épisode cévenol sur cette zone), qui s’y produisent là-bas de 5 à 7 fois par an en moyenne. Lors de ces épisodes, les quantités de pluie tombées sont énormes. L’équivalent de plusieurs mois de pluie peut s’abattre en quelques heures ou quelques jours, provoquant alors des crues subites.

La conjonction des reliefs et la proximité de la mer sont les deux explications majeures de la formation de ces épisodes. Les montagnes forcent l’air à s’élever lorsque le flux vient du sud. En s’élevant, l’air humide condense et précipite sur ces secteurs. Autre paramètre : la température de la mer Méditerranée. Plus elle est élevée, plus l’évaporation est forte, favorisant la formation d’orages. C’est ce qui se produit en fin d’été et à l’automne. Mais ces grands principes n’expliquent pas tout, on le voit en ce mois de mars alors que la température de la mer n’est que d’environ 15°C. La configuration météorologique (la « synoptique ») doit y être propice, comme actuellement.

Une situation météorologique atypique



Un jet stream ondulant sur l’Europe de l’ouest © La Chaîne Météo

La récurrence des épisodes pluvieux méditerranéen depuis la mi-février ne s’explique donc pas par la température de la mer, mais par une configuration météorologique propice, qui est la suivante : d’une part, nous sommes en présence d’un jet stream ondulant qui plonge de l’Atlantique Nord vers la péninsule ibérique, puis jusqu’en Afrique du Nord. Ces vents de haute altitude pilotent les dépressions dans leur sillage. En circulant sur l’Espagne, les vents s’orientent au sud, ce qui fait remonter l’air humide de Méditerranée, exactement comme en automne. Aux mêmes causes, les mêmes effets : les pluies s’abattent sur les Cévennes et sur la région PACA. Compte tenu de la saison, les masses d’air sont encore froides en altitude, expliquant les chutes de neige abondantes sur les montagnes. À la différence de l’été et de l’automne, les pluies sont moins orageuses donc un peu moins moins intenses, mais dépassent tout de même les 100 à 150 mm par épisodes, aboutissant à des records de pluviométrie pour cette époque de l’année. Ainsi, à Nice, il est tombé 236 mm en février (moyenne : 53,6 mm), et 176 mm en ce mois de mars (pour une moyenne de 51 mm). A Montpellier, il est tombé 107 mm en ce mois de mars pour une moyenne de 41,5 mm).



Les dépressions suivent le jet stream vers la Méditerranée © La Chaîne Météo

Une récurrence rare à cette époque de l’année

De telles précipitations sont rares en février et mars, et débutent plutôt courant avril. Pour ces dernières années, à Nice et sa région, ce fut le cas début avril 2019, le 23 mars 2017 et le 4 mars 2016 par exemple, mais sans la récurrence observée cette année. Pour la Côte d’Azur, les mois de janvier 2014 et 2008 sont ceux qui se rapprochent le plus de la situation actuelle, où les cumuls avaient atteint plus de 150 mm, provoquant de nombreux éboulements, glissements de terrain et inondations dans les Alpes-Maritimes et le Var.

À Montpellier, des précipitations supérieures à 100 mm se sont produites le 12 mars 2022, le 1er mars 2018 ou encore le 12 mars 2011 dans une configuration un peu similaire à celle que nous connaissons actuellement. Mais jamais une récurrence semblable ne s’était répétée au printemps. Dans le passé, les années 1956 et 1960 ont présenté des mois de mars avec une réelle similitude à la situation actuelle;

Le comportement ondulatoire atypique du jet stream est l’explication principale de cette récurrence d’épisodes méditerranéens, favorisant les remontées d’air doux et humide de Méditerranée. À cette époque de l’année, de tels épisodes se produisent tous les 3 à 5 ans en moyenne, en restant ponctuels. Il semblerait que la récurrence actuelle ne se soit pas reproduite depuis les années 1960. Quant au Roussillon, il échappe malheureusement à ces pluies utiles pour la nature en raison de la présence de la chaine pyrénéenne, qui bloquent les pluies espagnoles, et trop souvent sous l’influence de la tramontane qui chasse rapidement les perturbations.

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