Technologie. En 2024, l’Europe sera dotée de l’ordinateur le plus puissant du monde

Si l’on vous parle de Jupiter, vous penserez sûrement à la plus grosse planète de notre Système solaire, au dieu romain du Ciel qui gouverne aussi la terre, ou, peut-être, au président français, Emmanuel Macron, ainsi surnommé.

Mais ici, Jupiter est l’acronyme de Joint Undertaking Pioneer for Innovative and Transformative Exascale Research. Il s’agit d’un supercalculateur qui devrait être opérationnel en 2024. Grâce à ses performances exaflopiques (c’est-à-dire sa capacité d’exécuter plus de un milliard de milliards de calculs par seconde), “il pourrait même devenir l’ordinateur le plus puissant du monde, assure New Scientist. Il permettra de faire des expériences et des simulations qui ne sont actuellement possibles que sur un nombre infime de machines aux États-Unis et en Chine.”

Installé par EuroHPC (l’entreprise commune pour le calcul à haute performance européen, fruit d’un partenariat entre l’Union européenne et des entreprises privées) sur le campus du centre de recherche de Juliers, en Allemagne, Jupiter sera exploité par le centre de supercalcul de Juliers. Cette machine sera mise à la disposition des chercheurs et des entreprises en Europe pour réaliser, par exemple, des simulations climatiques à haute résolution et à l’échelle du globe, ce qui n’est pas possible avec les supercalculateurs actuels.

Jupiter devrait également être mis à contribution pour le développement de nouveaux médicaments ou de nouveaux matériaux.

Un deuxième, bientôt en France

Philippe Notton, de SiPearl, la société qui fournira des microprocesseurs ARM personnalisés pour Jupiter, affirme à l’hebdomadaire britannique que, lorsque la machine sera terminée, elle pourrait prendre la première place du Top 500 des superordinateurs, occupée actuellement par Frontier, construit par le Laboratoire national d’Oak Ridge, aux États-Unis.

Pour le moment, le supercalculateur le plus puissant d’Europe est le finlandais Lumi, numéro cinq du Top 500. En 2025, la France devrait accueillir le deuxième supercalculateur européen exaflopique après Jupiter. Un autre superordinateur de milieu de gamme, Daedalus, est en cours de configuration en Grèce.

“À la suite du Brexit, le Royaume-Uni devait être exclu de l’accès à Jupiter, rappelle New Scientist, mais l’accord [signé en septembre] pour réintégrer le programme Horizon de l’UE devrait lui permettre de participer dans une certaine mesure [à des projets l’utilisant].”