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Attentat à Conflans : Un professeur décapité, l’assaillant de 18 ans abattu en pleine rue

Écrit par le 17 octobre 2020


Selon les premiers éléments de l’enquête, ce professeur d’histoire-géographie à Conflans-Saint-Honorine pourrait avoir été abattu à la suite d’un cours sur les caricatures de Mahomet.

  • Un homme, suspecté d’avoir décapité un professeur d’histoire-géographie, a été abattu ce vendredi par des agents de la Bac à Eragny, dans le Val-d’Oise.
  • Emmanuel Macron s’est rendu sur place et a dénoncé un «attentat islamiste» contre ce professeur qui «apprenait à des élèves la liberté d’expression».
  • Le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête confiée à la confiée à la Sdat (Sous-direction anti-terroriste) de la police judiciaire et à la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure).

Trois semaines jour pour jour après l’attaque au couteau devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, un professeur d’histoire-géographie a été décapité. Les faits se sont passés ce vendredi après-midi à Conflans-Saint-Honorine, dans les Yvelines.

Comme pour le précédant attentat, le mobile pourrait être la publication des caricatures de Mahomet. L’assaillant a été abattu dans la ville voisine d’Eragny. Le parquet national antiterroriste s’est saisi de l’affaire. L’enquête a été ouverte pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle », selon le PNAT.

L’assaillant abattu d’une dizaine de balles.

Le corps de la victime, atrocement mutilé, a été découvert vers 17 heures par des policiers municipaux, alors qu’ils patrouillaient non loin du collège du Bois-d’Aulne où enseignait ce professeur de 47 ans.

En arrivant sur place, ils aperçoivent un homme à proximité du corps qui les menace avec une arme à feu avant de prendre la fuite à pieds dans la commune voisine d’Eragny, dans le Val d’Oise. Il est finalement rattrapé moins d’un kilomètre plus loin par la Brigade anticriminalité de Conflans-Saint-Honorine.

L’assaillant a été abattu d’une dizaine de balles après qu’il a crié « Allahou Akbar » en se précipitant vers les fonctionnaires, de source policière. Un fusil et un petit couteau ont été retrouvés sur lui. Selon nos informations, l’arme blanche découverte sur place ne comportait pas de trace de sang et ne correspondrait pas à celle utilisée pour commettre le crime.

Un professeur menacé pour avoir montré des caricatures.

Pour l’heure, les enquêteurs ont rapidement mis en lumière que ce professeur était la cible de menaces depuis une dizaine de jours après avoir mené dans une classe de 4e un cours d’expression libre sur les caricatures de Mahomet.

Republié par Charlie Hebdo à l’occasion de l’ouverture du procès sur les attentats de janvier 2015. « Un de nos concitoyens a été assassiné parce qu’il apprenait à des élèves la liberté d’expression, la liberté de croire ou ne pas croire », a déclaré Emmanuel Macron, dans une brève allocution, évoquant les « pressions » reçues par la proviseur après ce cours.

Selon nos informations, après ce cours qui a eu lieu le 5 octobre, plusieurs parents d’élèves s’en sont plaints auprès de la direction de l’établissement et l’un d’eux a publié sur les réseaux sociaux une vidéo largement relayée. Il explique notamment que l’enseignant – qu’il traite de «voyou» – aurait demandé aux élèves musulmans de sortir parce qu’il allait diffuser une caricature du prophète mais précise que sa fille est restée. S’il demande à d’autres parents à contacter ce professeur et l’établissement, il n’appelle pas à la violence.

Selon une source policière, le professeur était néanmoins victime de menaces depuis plusieurs jours et son adresse avait été dévoilée. L’attaque a néanmoins eu lieu à proximité immédiate de l’établissement scolaire.

Un suspect âgé de 18 ans.

A proximité du corps de l’assaillant, les forces de l’ordre ont découvert une pièce d’identité appartenant à un homme de 18 ans, né à Moscou, d’origine tchétchène. Si des vérifications sont toujours en cours pour déterminer que ce document est bien le sien, l’assaillant n’est, semble-t-il, pas fiché par les services de renseignement. Il était, en revanche, connu pour des délits de droits commun. Les enquêteurs cherchent également à savoir s’il a, lui-même, posté un message sur Twitter montrant une photo de la tête de la victime avec un message adressé à Emmanuel Macron, « le dirigeant des infidèles », et qui dit vouloir venger celui « qui a osé rabaisser Muhammad ».

Pour l’heure, le lien avec ce professeur n’a pas été établi : était-il un proche d’un élève ? Lui-même ancien élève ? Ou a-t-il découvert cette affaire sur les réseaux sociaux ? Les investigations ont été confiées à la Sdat (Sous-direction antiterroriste) de la police judiciaire et à la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure).

Emmanuel Macron sur place

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a décidé d’écourter son déplacement au Maroc pour se rendre sur placeIl est rentré en France et s’est rendu à la cellule de crise mise en place Beauvau, dans les locaux du ministère.

Il y a été rejoint par le Premier ministre Jean Castex et le président de la République, Emmanuel Macron. Le président de la République a dénoncé,ému, dans «un attentat islamiste» et a appelé «la nation toute entière» à se ranger aux côtés des enseignants pour les «défendre».

Source : Caroline Politi, Thibaut Chevillard et 20 Minutes