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Au Mali, la junte au pouvoir tente de contrer les sanctions économiques

Écrit par le 1 février 2022


Le pays est soumis à un blocus imposé par la Cédéao depuis le 9 janvier en réponse à la volonté des militaires de se maintenir au pouvoir jusque fin 2026.

Limiter l’impact des sanctions, à tout prix. Pour la junte malienne, l’heure est au contournement des mesures sévères prises à son encontre par les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Le 9 janvier, l’organisation intrarégionale a en effet annoncé un embargo économique et financier en réponse à la volonté des militaires maliens de se maintenir au pouvoir jusque fin 2026.

Les fonds bancaires s’amenuisent

Dès le 10 janvier, la junte annonçait un « plan de riposte ». Ce jour-là, les représentants de toutes les banques du pays ont été convoqués par le ministre de l’économie. Pour contourner le gel des avoirs de l’Etat malien, les financiers ont été priés de ne pas communiquer les positions des comptes concernés. Selon nos informations, des opérateurs économiques privés ont été incités à mettre leurs comptes bancaires à la disposition de l’Etat pour lui permettre de continuer à payer fournisseurs et fonctionnaires.

Car les fonds bancaires disponibles s’amenuisent dangereusement. « Mi-janvier, les banques ont voulu retirer une partie de leurs avoirs détenus à la BCEAO, pour 470 milliards de francs CFA [716 millions d’euros]. Afin de ne pas totalement bloquer l’économie malienne, la banque centrale leur a accordé la moitié des fonds, mais ça ne sera pas suffisant pour continuer à payer tout le monde », prévient l’économiste Sékou Diakité, enseignant à l’université de Bamako.

Brigades de contrôle

Afin d’éviter une trop forte spéculation de la part des commerçants maliens et ainsi de limiter l’inflation, la junte a plafonné les tarifs de vente de certains produits tels que le riz, le sucre et le pain, dès novembre 2021. Et gare à ceux qui entendent braver la mesure. Des brigades de contrôle ont été déployées sur l’ensemble du territoire pour une « mission sacerdotale de maintien de l’ordre économique et commercial », explique la direction nationale du commerce et de la concurrence, précisant que plus de 2 000 points de vente ont déjà été visités et « des centaines de procès-verbaux dressés ». Un numéro vert a aussi été mis en place pour inciter les citoyens à dénoncer toute pratique frauduleuse.

Source :Le monde