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Crise en Ukraine : la Russie affirme que certaines de ses troupes massées à la frontière retournent dans leur garnison

Écrit par le 15 février 2022


Moscou a ainsi dit qu’un règlement diplomatique restait possible, alors que les pays occidentaux alertent sur un risque d’invasion « imminente ».

Il s’agit du premier signe de recul de Moscou dans la crise qui dure depuis la fin de 2021. Des forces russes déployées depuis des semaines près de la frontière ukrainienne ont commencé à retourner dans leurs garnisons respectives, a annoncé le ministère de la défense de la Fédération de Russie, mardi 15 février.

« Les unités des districts militaires du Sud et de l’Ouest qui ont achevé leurs tâches, ont déjà commencé à procéder au chargement sur les moyens de transports ferroviaires et routiers et commenceront à retourner vers leurs garnisons aujourd’hui », a détaillé le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov, cité par les agences de presse russes.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, a réagi en se réjouissant que l’Ukraine et les Occidentaux aient « réussi à empêcher toute nouvelle escalade de la part de la Russie ». Depuis lundi, Moscou semble envoyer des signaux d’apaisement aux Occidentaux. Moscou a ainsi assuré lundi qu’un règlement diplomatique de la crise restait possible et a mis fin à certaines manœuvres militaires, au moment où la crainte d’une invasion atteignait son pic.

« Aucun signe concret de désescalade », selon les Etats-Unis

Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, lors d’un entretien avec son ministre de la défense, Sergueï Choïgou, le 14 février 2022, à Moscou. 

S’éloignant des déclarations belliqueuses de ces derniers jours, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé lundi qu’il y avait « toujours une chance » de trouver un compromis. « Nos possibilités sont loin d’être épuisées », a-t-il affirmé, lors d’une réunion avec M. Poutine, retransmise à la télévision, proposant même de « prolonger et d’élargir » le dialogue. Le président russe, dont les intentions restent, pour l’instant, indéchiffrables pour les capitales occidentales, s’est contenté d’un acquiescement laconique.

Lundi soir, l’ambassadeur russe auprès de l’Union européenne, Vladimir Tchijov, a assuré : « Nous n’envahirons pas l’Ukraine sauf si on nous provoque. »

Mais la situation reste fragile et confuse. Le même jour, les Occidentaux ont multiplié les appels au dialogue et à la désescalade tout en alertant sur une opération militaire imminente. « Une action militaire pourrait arriver n’importe quand », a répété lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Son homologue au département d’Etat, Ned Price, a, lui, souligné que les Etats-Unis ne constataient « aucun signe concret de désescalade ».

Le Pentagone a affirmé que Moscou avait renforcé pendant le week-end son dispositif militaire aux frontières de l’Ukraine, où plus de 100 000 soldats sont massés depuis des semaines.

Nombre de capitales ont appelé leurs ressortissants à quitter au plus vite son sol. Le ministre des affaires étrangères de la République française, Jean-Yves Le Drian, a aussi fait part, lundi, de son inquiétude. « Y a-t-il tous les éléments pour que soit menée une offensive forte de la part des forces russes en Ukraine ? Oui, c’est vrai, c’est possible, là, c’est possible rapidement », a-t-il déclaré, tout en soulignant que « rien n’indique aujourd’hui » que le Kremlin ait pris une décision.

Olaf Scholz attendu à Moscou

Moscou a toujours démenti toute velléité guerrière mais réclamait des garanties pour sa sécurité, notamment la promesse que l’Ukraine n’intégrerait jamais l’OTAN, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Les Occidentaux se sont toujours refusés à un tel engagement. Au risque d’irriter le Kremlin, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réitéré lundi que Kiev voulait rejoindre l’Alliance atlantique afin de « garantir sa sécurité ».

Les annonces russes portant sur le retrait de certaines troupes surviennent avant des pourparlers prévus mardi entre le président russe, Vladimir Poutine, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, qui sera reçu au Kremlin, une semaine après la visite du président français, Emmanuel Macron, la semaine dernière.

Lors de son déplacement dans la capitale ukrainienne lundi, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a mis Moscou en garde. « Personne ne doit douter de la détermination et de la préparation de l’UE » à réagir en cas d’attaque, a-t-il assuré. « Nous prendrons des mesures de grande envergure qui auront des répercussions importantes sur les possibilités d’évolution économique de la Russie, a-t-il mis en garde. C’est ce que je soulignerai demain à Moscou. »

Source: le monde