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« En Europe, la transition écologique est sur la sellette »

Écrit par le 6 mars 2024


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Et si Dennis Meadows avait raison ? Ce physicien américain de 81 ans est l’un des coauteurs du rapport Les Limites à la croissance, texte de référence qui, en 1972, alerta sur les dangers de l’expansion économique pour l’environnement. Depuis plus de cinquante ans, il est de ceux qui ne cessent d’alerter le monde à propos du mur écologique vers lequel nous fonçons tout droit. Aujourd’hui au crépuscule de sa vie, M. Meadows désespère d’avoir été si peu entendu. « Les problèmes engendrés par le changement climatique et la pollution exigent de déployer des mesures extrêmement coûteuses à court terme, dont les effets ne se mesureront pas avant des décennies », résumait-il encore dans Le Monde, le 2 décembre 2018. Aucun homme politique ou parti ne remportera une élection avec un tel programme, insistait-il. « C’est la limite de la démocratie, qui a échoué à traiter le problème environnemental – même si elle reste le meilleur régime que nous connaissions. »

Lire aussi l’entretien (2022) : Article réservé à nos abonnés Dennis Meadows : « Il faut mettre fin à la croissance incontrôlée, le cancer de la société »

Difficile, lorsqu’on observe ce qui se joue aujourd’hui en Europe, de ne pas partager son constat. La transition écologique y est sur la sellette. Depuis quelques mois, plusieurs forces jouent contre elle. La colère agricole, d’abord. Nombre d’agriculteurs en France, en Belgique, en Espagne, en Pologne ou en Grèce dénoncent l« excès de normes » lié au Pacte vert européen. Redoutant que l’extrême droite prospère sur leur révolte, les dirigeants du Vieux Continent tremblent. Et préfèrent revoir à la baisse leurs ambitions écologiques. Sous leur pression, la Commission a ainsi renoncé à plusieurs projets de textes sur le bien-être animal et les substances chimiques. Elle a prolongé de dix ans l’autorisation du glyphosate et enterré le texte qui abaissait de 50 % l’usage des pesticides.

La pression vient aussi des entreprises. Mardi 20 février, le lobby de la chimie et de la pétrochimie, représenté par les patrons de soixante-dix entreprises du secteur, s’est réuni à Anvers (Belgique). Ils avaient un message à passer à Bruxelles à propos du Pacte vert, qui leur impose d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Ils lui reprochent de leur imposer trop de contraintes, à l’heure où les Etats-Unis et la Chine soutiennent leurs industries à coups de subventions massives.

Transparence et abnégation

L’Europe, qui se rêvait il y a encore peu en fer de lance de la transition, court droit à la désindustrialisation, préviennent-ils, tout en menaçant de traverser l’Atlantique. Certains l’ont déjà fait. Vendredi 23 février, le fabricant suisse de panneaux solaires Meyer Burger a ainsi annoncé qu’il allait fermer son usine photovoltaïque près de Dresde, en Allemagne, pour se « concentrer » sur les Etats-Unis.

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