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Entre la Russie et l’Ukraine, l’exercice d’équilibrisme du président turc Erdogan

Écrit par le 1 février 2022


Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est attendu à Kiev, jeudi 3 février, par son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. La rencontre vise à renforcer le partenariat militaro-industriel entre la Turquie et l’Ukraine, au grand dam de Moscou.

Soutenir l’Ukraine sans irriter la Russie, tel est l’exercice d’équilibre auquel est astreint le président turc, Recep Tayyip Erdogan, attendu à Kiev jeudi 3 février. Sa visite est un signal politique fort destiné à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, au moment où la tension est à son comble entre Kiev et Moscou, avec la présence d’un important dispositif militaire russe le long de la frontière avec l’Ukraine et en Biélorussie.

La partie s’annonce serrée pour M. Erdogan, qui se targue d’entretenir des relations privilégiées avec les deux parties, au point d’avoir proposé sa médiation pour régler le conflit. « En réunissant les deux dirigeants [ l’Ukrainien Zelensky et le Russe Vladimir Poutine] dans notre pays s’ils le souhaitent, nous pouvons ouvrir la voie au rétablissement de la paix », a-t-il déclaré le 26 janvier, estimant qu’une invasion russe de l’Ukraine serait une « démarche irrationnelle de la part de la Russie ».

Son offre de médiation a d’emblée été écartée par le Kremlin, prompt à accuser la Turquie de nourrir « le sentiment militariste » en Ukraine. En cause, la livraison de drones turcs armés Bayraktar TB2 à l’armée ukrainienne, qui les a utilisés en octobre 2021 pour frapper un obusier russe actionné par les séparatistes du Donbass soutenus par le Kremlin.

Aux yeux des experts militaires ukrainiens, la possibilité de reproduire au Donbass l’association gagnante des drones turcs et de l’expertise militaire d’Ankara, comme l’a fait l’Azerbaïdjan au moment du conflit de l’automne 2020 pour la reconquête du Haut-Karabakh, est une tentation réelle.

Une relation russo-turque légèrement refroidie

La frappe d’octobre était « une provocation », a insisté M. Poutine lors d’une conversation téléphonique décrite comme animée avec M. Erdogan le 3 décembre. Depuis cet épisode, les relations entre les deux présidents se sont légèrement refroidies

La Source : Le monde