Le covoiturage a permis de se passer de 8 millions de litres de carburant cette année

Le covoiturage poursuit son bonhomme de chemin. Six mois après le lancement de la prime de 100 euros pour inciter de nouveaux conducteurs à se lancer dans des trajets du quotidien, 130.000 ont franchi le pas, selon les chiffres publiés ce jeudi par le ministère de la Transition écologique.

Le plan « a eu l’effet véritable d’un coup d’accélérateur pour la pratique. Depuis six mois, 5 millions de trajets courte distance ont été effectués soit 2,5 fois plus qu’à la même période l’an dernier », a salué le ministre des Transports, Clément Beaune. En avril, le gouvernement comptait 80.000 nouveaux conducteurs.

Les résultats du premier trimestre sont prometteurs – le nombre de trajets a triplé sur un an-, mais une baisse a été observée en avril et en mai, malgré une légère reprise en juin, retrace la plateforme de covoiturage domicile-travail Karos, qui revendique d’avoir distribué près de la moitié de ces bonus sur le premier semestre.

Au passage, Karos balaie l’idée que des « chasseurs de bonus », se contentant d’« encaisser un chèque », auraient pu gonfler les chiffres : d’après ses calculs, ils ne représenteraient que 4 % des nouveaux conducteurs de début d’année.

De l’Ile-de-France à Monaco

La pratique, bien moins courante que le covoiturage longue distance, s’installe donc sûrement… mais lentement dans le quotidien des Français. Pour 100 millions de déplacements effectués chaque jour en voiture dans l’Hexagone, pour aller travailler, chercher les enfants à l’école ou faire ses courses par exemple, moins de 30.000 trajets par jour en moyenne déclarés ont été enregistrés par les plateformes de covoiturage.

L’Ile-de-France, les alentours de Rouen, Annecy-la Suisse ou Nice-Monaco comptent parmi les trajets les plus demandés, d’après l’Observatoire du covoiturage.

Mais le gouvernement continue d’afficher ses ambitions et vise 3 millions de trajets quotidiens d’ici à 2027, contre 900.000 comptabilisés à la fin de l’an dernier . Un triplement qui permettrait d’éviter le rejet de 4,5 millions de tonnes équivalent CO2 par an, « soit 1 % des émissions de gaz à effet de serre de la France », précise le ministère.

Mobiliser les employeurs

« Déjà près de 8 millions de litres d’essence ont été économisés, ce qui a permis d’éviter le rejet de 25.000 tonnes de CO2 [depuis janvier] », rapporte le ministre de l’Ecologie, Christophe Béchu, pour qui ces chiffres « témoignent de l’impact écologique de cette pratique ».

Pour accélérer, le gouvernement va renforcer les mesures mises en place pour lutter contre la fraude aux dispositifs d’incitation. Il entend aussi pousser davantage les employeurs pour qu’ils promeuvent le covoiturage auprès de leurs collaborateurs. Le ministère a fait savoir que « seize premiers grands employeurs représentatifs de près de 1 million de salariés avaient lancé le mouvement ».