le département français, plaque tournante du trafic de cocaïne, infiltré par des gangs brésiliens ultra-violents

Lancé à pleine vitesse dans l’embouchure du Mohury (Guyane), un bateau Jaguar de la gendarmerie patrouille sur le fleuve. Dans son viseur, les chercheurs d’or clandestins et les trafiquants de drogues. Les militaires, lourdement armés, traquent la moindre embarcation suspecte. Les malfaiteurs se déplacent au fil de l’eau. « Les pirogues peuvent se cacher dans les petites criques, ça fait des petites rivières dans la forêt. (…) Elles vont sortir, attendre la nuit, la marée haute. C’est le jeu du chat et de la souris », explique l’adjudant Benjamin P., de la brigade de gendarmerie fluviale de Guyane. 

Hausse du nombre d’homicides 

Les trafics sont infiltrés par des gangs brésiliens, particulièrement dangereux. Ces gangs armés appartiennent à des fractions bien identifiées au Brésil. Très puissantes, elles tentent de faire de la Guyane leur nouveau terrain de jeu. Plus de 200 individus seraient déjà implantés sur ce territoire. Certains passent à l’acte dans le cadre de règlements de compte liés au trafic de drogue. Près de Cayenne, le patron d’une supérette a été exécuté par un individu de nationalité brésilienne. 

Le nombre total d’homicide dans ce contexte en Guyane progresse fortement : 31 en 2021, 47 en 2022, 59 en 2023. Selon les gendarmes, les factions brésiliennes ont récemment diversifié leurs activités, essayant désormais de prendre la main sur « l’intégralité du crime organisé ».