Le yo-yo des températures : comment expliquer de telles variations ?

Les variations de températures ont été brutales depuis le mois de mars et en ce début avril où les températures perdent parfois jusqu’à 15°C en moins de 2 jours. Ce sera le cas ce mardi, puis possiblement à nouveau la semaine prochaine.

Cependant, si ces baisses sont retentissantes, c’est parce que nous partons de très haut, comme ce week-end, où les températures, dépassant parfois les 30°C, dégringolent brutalement dans la moyenne lorsque le vent change de direction. La transition est donc particulièrement ressentie.

Une situation typique au printemps

Les températures en France au printemps sont souvent très fluctuantes en raison de divers facteurs météorologiques. Tout d’abord, le printemps est une période de transition entre l’hiver et l’été, ce qui entraîne des changements brusques entre les dernières descentes d’air froid polaires et les premières remontées d’air tropical de l’été naissant. De plus, la France étant située à la croisée de plusieurs masses d’air, les perturbations atmosphériques, telles que les fronts froids et chauds, peuvent également influencer les températures en raison du changement d’orientation des vents. De plus, la proximité de la France avec l’océan Atlantique peut favoriser le passage de dépressions telle Pierrick cette semaine, bousculant les masses d’air.

Les ondulations du jet stream et les circulations méridiennes

Les vents dominants en France viennent de l’ouest, pilotés par les dépressions atlantiques. Ces dépressions et les masses d’air associées sont elles-mêmes conduites par le jet-stream, ces vents de haute altitude. Or, on s’aperçoit cette année que ce jet-stream adopte une trajectoire très ondulatoire, de l’Amérique du Nord à l’Europe. Au gré de ses ondulations, il dirige des flux de nord ou de sud sur notre pays. Une circulation méridienne se met en place, c’est-à-dire « sud-nord » ou « nord-sud », induisant de très forts contrastes de températures, et provoquant, par conflit de masses d’air, des intempéries comme des orages ou de violentes rafales.

Ces ondulations vont encore se prolonger. Ainsi, après l’orientation du vent au secteur nord ce mardi et le rafraichissement l’accompagnant, le flux va à nouveau tourner au sud en fin de semaine, puis à nouveau plein nord la semaine prochaine. Le yo-yo des températures va donc se pousuivre.

Ce comportement du jet-stream, s’il est assez fréquent aux intersaisons, semble devenir plus fréquent en Europe de l’ouest depuis une décennie, accentuant ainsi les contrastes de températures. Cette évolution n’a pas encore d’explication prédominante à ce jour.