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les « derechos », des méga-orages avançant tout droit, risquent de frapper plus intensément la France

Écrit par le 3 avril 2024


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Violent orage au large de L’Ile-Rousse (Haute-Corse), dans la nuit du 18 au 19 aout 2022.

Dans une vingtaine d’années, la France ressemblera-t-elle à l’Oklahoma, l’Etat américain connu pour être un terrain de jeu idéal des tempêtes ? La question peut sembler provocatrice, mais elle est très sérieusement posée par deux chercheurs qui publient, mercredi 3 avril, la première étude climatologique des « derechos » dans l’Hexagone. Ils montrent que ces gigantesques systèmes orageux, pour l’instant rares sur le territoire, risquent de s’intensifier sous l’effet du dérèglement climatique. L’instabilité de l’atmosphère a d’ores et déjà augmenté ces dernières années.

Ces phénomènes, très étudiés aux Etats-Unis, restent relativement méconnus en France. Ils ont fait une entrée fracassante dans les médias en 2022, lorsqu’un derecho très violent a balayé la Corse, dans la nuit du 17 au 18 août. Des vents atteignant 225 kilomètres/heure (km/h) se sont conjugués à des pluies intenses, de la grêle et cent mille éclairs. Bilan : cinq morts et de nombreux dégâts. Au total, douze personnes ont perdu la vie sur l’ensemble du funeste parcours du monstre d’orages, des îles Baléares jusqu’à l’Autriche, en passant par l’Italie.

« Cela nous a alarmés, car nous ne connaissions pas bien ce phénomène. Cet événement était inédit par son ampleur et son intensité, et le fait qu’il survienne au-dessus de la Méditerranée », raconte le climatologue Davide Faranda, directeur de recherche au CNRS et l’un des deux auteurs de l’étude, publiée dans la revue Weather and Climate Dynamics. A l’époque, Météo-France avait été vertement critiquée pour ne pas avoir placé l’île de beauté en vigilance rouge.

En combinant données satellitaires et observations, les deux scientifiques sont parvenus à une typologie des derechos en France. Ils ont recensé trente-huit phénomènes entre 2000 et 2022, uniquement lors de la saison chaude (de mai à septembre), soit 1,7 par an en moyenne. Un nombre similaire à celui l’Allemagne, mais bien inférieur à celui des Etats-Unis, où l’on en compte entre dix et quinze chaque année.

Le nord-est et l’est davantage touchés

Pour prétendre à cette appellation, les systèmes orageux doivent être étendus sur plus de 100 kilomètres, parcourir une distance de plus de 400 kilomètres, « et avoir une durée de vie de plusieurs heures, durant laquelle ils produisent de très fortes rafales de vent, supérieures à 90 km/h », détaille Lucas Fery, doctorant en physique du climat au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, et premier auteur de l’étude.

Les vents provoqués par ce phénomène se déplacent en ligne droite, d’où leur nom qui signifie « droit » en espagnol – un terme utilisé pour la première fois en 1888. Ces systèmes régionaux sont ainsi nommés par opposition aux tornades, des vents circulaires sur quelques centaines de mètres, des cyclones tropicaux, en rotation autour d’un œil sur quelques centaines de kilomètres, ou des tempêtes, de larges dépressions s’étendant sur environ 1 000 kilomètres.

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