Les Philippines pleurent la mort de Mali, l’éléphante “la plus triste du monde”

Deux jours après la mort, à 43 ans, de Vishwa Ma’ali, davantage connue sous le nom de Mali, le Manila Bulletin publie en une, jeudi 30 novembre, un large portrait de celle qui restera comme l’unique éléphant des Philippines. Et aussi, pour les défenseurs de la cause animale, comme “l’un des plus tristes du monde”.

Mali avait été offerte en 1977 par le Sri Lanka à Imelda Marcos, première dame de l’époque. Quatre ans plus tard, le président Ferdinand Marcos l’avait confiée à la municipalité de Manille, qui l’avait installée dans son zoo, rappelle le Manila Bulletin. Elle y était devenue l’attraction phare. Des générations de Philippins lui ont rendu visite.

“Seule dans un enclos de béton”

Si bien qu’aujourd’hui la municipalité envisage de faire appel à un taxidermiste. “Comme vous le savez, Mali est notre bien le plus précieux, c’est l’attraction phare du zoo de Manille. Nous commençons donc à discuter avec des experts sur la manière de garder Mali et de la faire entrer dans notre musée”, a déclaré la maire, Honey Lacuna, au cours d’une conférence de presse. L’édile a également évoqué l’idée d’acquérir un autre éléphant auprès du Sri Lanka.

Après l’annonce de la mort de Mali, l’association de défense du bien-être animal People for the Ethical Treatment of Animals (Peta) a déploré les conditions de captivité dans lesquelles l’animal a vécu toute sa vie. Sans la compagnie, un grand nombre d’années, d’un seul congénère.

“À cause de l’indifférence et de la cupidité, Mali est morte comme elle avait vécu pendant près de 50 ans – seule dans un enclos de béton.”

De façon régulière, des voix s’étaient élevées pour exiger sa remise en liberté, rappelle le Manila Bulletin. Mais ceux qui s’y opposaient expliquaient que, ayant vécu toute sa vie en captivité, “elle aurait eu du mal à s’adapter” à un environnement naturel. Le site Rappler avait résumé cette bataille il y a quelques années dans une vidéo.