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Reportage. Le Pacte vert va enrichir la Bosnie, mais aussi la polluer

Écrit par le 24 mars 2024


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Dans les montagnes du centre de la Bosnie-Herzégovine, bâtiments délabrés et statues de mineurs bordent les rues du village de Vares. Une vieille femme coiffée d’une toque de fourrure traverse prudemment la rue glissante. Quelques personnes prennent le café dans un troquet. Pour le reste, les environs sont déserts.

Paul Cronin, cofondateur et directeur général de la société minière britannique Adriatic Metals, se souvient d’un autre temps : “Avant, on se serait cru à Monaco. Il y avait une piscine découverte où les femmes en bikini sirotaient des cocktails, avec leurs grosses lunettes de soleil.” Paul Cronin pense pouvoir apporter quelque chose à Vares, dont la plupart des jeunes partent chercher du travail aux quatre coins de l’Union européenne (UE). La mine de Rupice, qu’il vient d’ouvrir, doit créer du travail. Dans ce village de 7 000 habitants, elle emploie déjà 300 personnes.

Le sous-sol des montagnes boisées qui entourent le village recèle quelque 21 millions de tonnes de métal – notamment de l’argent, du zinc et du plomb. D’après les estimations des autorités, ces stocks valent plusieurs milliards d’euros. Et leur exploitation pourrait donner un bon coup de fouet au PIB bosnien, qui se monte aujourd’hui à 21 milliards d’euros.

C’est en partie pour cette raison que la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a apporté une modeste contribution au projet, à hauteur de 2,6 %. Adriatic Metals, pour sa part, estime que sa nouvelle mine produira chaque année pour 400 millions d’euros de minerai.

L’entreprise a déjà réalisé quantité de forages d’exploration et installé les équipements nécessaires. À ce jour, elle a investi près de 30 millions d’euros pour réaliser ces forages et former du personnel. Mais elle n’a pas encore fait entrer d’argent dans ses caisses. Adriatic Metals compte extraire à Vares 800 000 tonnes de minerai par an, dont les fonderies de l’UE pourraient tirer environ 150 000 tonnes de plomb, de zinc et d’argent.

Paul Cronin en est certain : la mine profitera à l’Europe comme à la Bosnie, candidate à l’adhésion à l’UE. Quand les Bosniens y voient des emplois et des revenus, Bruxelles s’intéresse aux métaux rares. Il existe une forte demande mondiale de minéraux comme la barytine, le zinc et l’argent, utilisés pour produire les voitures électriques, les éoliennes et les panneaux solaires, notamment.

Des produits essentiels aux projets de développement durable européens, au cœur du Pacte vert pour l’Europe. Or aujourd’hui, leur fabrication repose en grande partie sur des ressources extraites en Chine, dont l’Union entend devenir de moins en moins dépendante.

Bientôt, le minerai de zinc bosnien atterrira, entre autres, dans les fonderies de Boliden. Ce géant du métal installé à Stockholm exploite des mines en Suède, en Finlande et en Irlande, et importe aussi du minerai extra-européen. Paul Cronin souligne que ses clients européens sont attentifs à leurs émissions de CO2. Or lorsqu’ils importent du minerai de l’autre bout du monde, le fioul lourd que consomment les navires fait grimper en flèche leurs émissions. “Nos clients cherchent donc des producteurs plus proches”, résume-t-il.

“C’est une catastrophe”

Mais en Bosnie-Herzégovine, les défenseurs de l’environnement s’indignent : Bruxelles ne fait à leurs yeux que déplacer le problème dans des pays voisins de l’UE. Dans la ville de Kakanj, non loin de Vares, un groupe de citoyens a déposé une plainte auprès du Conseil de l’Europe. Ils s’appuient

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