« Resilient Man », la danse avant tout

Il existe un genre à part du film de danse, celui consacré au destin des interprètes blessés retrouvant la lumière des projecteurs. On garde ainsi en mémoire « Restless Creature » centré sur la ballerine du New City Ballet, Wendy Whelan. Le documentaire « Resilient Man » suit, lui, une des stars du Royal Ballet de Londres, Steven McRae. Son tendon d’Achille déchiré va bousculer sa vie. Il évoque ces 2.500 spectateurs qui, un soir de représentation, l’entendent hurler de douleur. « 20 minutes plus tard, j’étais remplacé par un autre danseur » confie-t-il à la caméra de Stéphane Carrel.

A ses yeux, cette blessure, avec laquelle il doit apprendre à vivre 24 heures sur 24, ne doit pas dicter pas son existence. On est au plus près de l’artiste. Gros plan sur un pied ou regard dans le vague, rien n’échappe au réalisateur. Le format du film est le plus souvent celui d’une confession sans pour autant verser dans le mélodrame. McRae se décrit comme un enfant à charge de plus pour sa femme – le couple en a déjà trois… Humour british bienvenu. Il lui faudra un an pour se sentir « confortable » en marchant. Et plus encore pour espérer danser. Une éternité tant la carrière de ce genre de solistes est courte.