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Sur OCS. “Los mil días de Allende”, la série chilienne qui raconte les réformes inachevées de Salvador Allende

Écrit par le 25 mars 2024


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“Quelqu’un doit raconter notre histoire, Manuel”, lance le président chilien Salvador Allende (Alfredo Castro) à Manuel Ruiz (Pablo Capuz). La Moneda, le palais qu’il occupe depuis novembre 1970, est sous les bombes, alors que, ce 11 septembre 1973, Augusto Pinochet a entrepris de prendre le pouvoir par la force. Ce coup d’État va sonner le glas d’une expérience politique inédite, celle de mettre en place un État socialiste de façon démocratique.

La série Los mil días de Allende (“Les Mille Jours d’Allende”), coproduction de deux chaînes, chilienne et espagnole, est diffusée depuis ce 24 mars sur OCS. Au Chili, elle est sortie en septembre dernier, lors des commémorations des 50 ans du coup d’État. “La majeure partie de l’histoire repose sur des faits réels, à quelques exceptions près”, signale Culto, la rubrique culturelle de La Tercera, un des principaux quotidiens du pays.

En particulier, Manuel Ruiz, étudiant espagnol en sciences politiques qui accompagne Allende depuis la campagne électorale de 1970, est un personnage fictif. Il est néanmoins inspiré de Juan Garcés, signale le site chilien Cine y literatura, le politiste et avocat espagnol qui a effectivement été un proche conseiller du président de gauche. Manuel sert surtout de narrateur, rendant accessible le récit d’une période de bouleversements complexes, même à un public hors du Chili.

Et le spectateur a de quoi être tenu en haleine, poursuit le média culturel. “En effet, au-delà de toute considération sur son mandat tronqué à la tête de l’État, le président Salvador Allende est l’un des personnages les plus fascinants de l’histoire du Chili, […] pour la façon courageuse et romantique avec laquelle il a affronté la fin de sa carrière publique, et une mort aussi violente qu’inéluctable.” Après des décennies de doute, la justice a confirmé en 2012 la thèse affirmant que l’homme politique s’était suicidé plutôt que de plier devant Pinochet.

Une œuvre ambitieuse et didactique

L’ambitieuse série est dotée de solides moyens de production, relève le quotidien Clarín depuis l’Argentine voisine. Et ne se contente pas de mettre en scène la vie personnelle du président : “Elle cherche à montrer toutes les parts d’ombre et de lumière [de l’homme], de son arrivée au pouvoir jusqu’à ses dernières minutes d’angoisse face au bombardement de la Moneda.” Et Los mil días de Allende excelle également, dans son premier épisode, à planter le décor politique : même après avoir remporté les élections de septembre 1970, la large coalition de gauche Unité populaire se voit mettre des bâtons dans les roues pour accéder au gouvernement. Les élus conservateurs (surnommés les “momies” par le camp d’Allende) y voient une menace existentielle pour le pays, en pleine guerre froide et à l’heure où Fidel Castro règne sur Cuba. Les élus démocrates-chrétiens (les “béats”), alors au pouvoir, sont plus divisés sur le sujet.

En arrière-plan, rappelle Culto, les attentats politiques menés par l’extrême droite se multiplient. “Poussée par le gouvernement américain, […] la CIA a ourdi et organisé une tentative de coup d’État pour empêcher le président socialiste de gouverner.” Le spectateur voit dès lors les ferments de l’opération de Pinochet en 1973 : une partie des forces conservatrices et des militaires n’ont jamais reconnu la légitimité d’Allende.

Incarnation de figures historiques opposées

Pour incarner les figures historiques au cœur du récit, Los mil días de Allende peut compter sur un solide casting. Alfredo Castro raconte auprès de Culto, dans un autre article, les heures passées chaque jour de tournage pour le maquillage et pour se faire installer des prothèses afin de le faire ressembler au président. Il explique surtout avoir longuement étudié ses discours pour s’en inspirer sans verser dans une imitation caricaturale :

“Il parlait avec un rythme très particulier, emphatique, même dans la vie de tous les jours. Pour Allende, parler était toujours de la démonstration théâtrale, dans le bon sens du terme.”

Dans un autre registre, Daniel Alcaíno campe le général Augusto Pinochet, personnage plus souvent porté à l’écran. Interrogé par Culto dans un troisième article, il précise avoir toujours été intéressé par l’histoire politique de son pays, avoir beaucoup lu sur le sujet, et puisé dans ses souvenirs d’enfance (où il était déjà opposé à la dictature). Il confie aussi qu’il était attiré par le rôle : “Les méchants sont toujours des personnages fabuleux, ils sont beaucoup plus intéressants à interpréter que les autres.”

Tirer des leçons

Daniel Alcaíno campe le général Augusto Pinochet dans “Los mil días de Allende”.
Daniel Alcaíno campe le général Augusto Pinochet dans “Los mil días de Allende”. Parox SA/TVN

L’acteur poursuit en évoquant l’importance qu’a pour lui un tel rôle au moment où le pays a commémoré les 50 ans du coup d’État qui l’a plongé dans dix-sept ans de dictature. “Aujourd’hui, le défaut de mémoire et le négationnisme sévissent dans notre pays. Je crois qu’il est très important, surtout pour les nouvelles générations, de ne pas oublier, parce que c’est la seule façon d’avancer. Lorsque vous restez dans l’ignorance, vous pouvez vous faire berner par n’importe qui.”

Le réalisateur de Los mil días de Allende, Nicolás Acuña, émet le même son de cloche dans un entretien avec le site chilien El Mostrador. “Raconter des événements historiques aussi récents et aussi tragiques n’a rien de facile […] mais c’est un beau défi”, affirme le cinéaste. Et il conclut avec l’appel suivant : “J’espère que cette série servira à faire prendre conscience que briser un gouvernement a de lourdes conséquences. Nous mettons l’accent sur le fait qu’Allende a essayé jusqu’au bout de protéger la démocratie […]. On peut être d’accord ou non avec ses positions politiques, mais il est indéniable que c’était un démocrate.”

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