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Terrorisme. Derrière l’attentat-suicide au Pakistan, les investissements chinois ciblés

Écrit par le 27 mars 2024


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Une “main de fer”… C’est ce qu’a promis le ministre de l’Intérieur pakistanais, Mohsin Naqvi, cité par le site spécialisé sur l’Asie The Diplomat, au lendemain d’une attaque terroriste qui a fait six morts, ce mardi 26 mars − cinq ressortissants chinois et leur chauffeur pakistanais. “L’ennemi a pris pour cible des citoyens chinois qui sont les amis du Pakistan”, a déclaré le ministre, sans préciser à qui le terme “ennemi” faisait référence.

L’attentat a eu lieu à Shangla, un district de la province de Khyber-Pakhtunkhwa (KP), frontalière de l’Afghanistan, dans le nord du pays, et où les groupes talibans pakistanais multiplient les attaques ces dernières années. Un kamikaze a percuté avec sa voiture chargée d’explosifs un véhicule transportant des ouvriers et des ingénieurs chinois vers le barrage de Dasu, le plus grand projet hydroélectrique du Pakistan.

Selon le quotidien pakistanais Dawn, le modus operandi a été savamment étudié, puisqu’après l’explosion le véhicule visé est tombé dans une gorge et a pris feu, ne laissant aucune chance à ses occupants.

Temporalité

Surtout, la temporalité interroge : cet attentat survient moins d’une semaine après une attaque à l’arme à feu qui avait déjà visé un convoi transportant des citoyens chinois à l’extérieur du port de Gwadar, situé dans le sud-ouest de la province du Baloutchistan, à l’autre bout du Pakistan.

Les forces de sécurité pakistanaises ont alors immédiatement riposté, tuant huit militants de l’Armée de libération du Baloutchistan (ALB), un groupe séparatiste qui, au reste, n’a a priori absolument aucun lien avec les talibans actifs dans la province de KP.

Dawn cite les déclarations de l’Inter Services Public Relations (ISPR), le service tenant le rôle de porte-parole de l’armée pakistanaise, qui en pareil cas prend systématiquement l’ascendant sur le pouvoir civil. L’ISPR s’attache à soigneusement maintenir le flou sur l’origine de ces attentats :

“Certains éléments étrangers, motivés par leurs intérêts personnels, aident et encouragent le terrorisme au Pakistan.”

Gêne

En juillet 2021, neuf ressortissants chinois avaient déjà été tués dans une explosion alors qu’ils se rendaient vers le site du fameux barrage de Dasu. Manifestement gênées, les autorités pakistanaises avaient, dans un premier temps, défendu la thèse d’un simple accident, explique Dawn. Après que des traces d’explosifs avaient été découvertes, Islamabad avait fini par reconnaître que “le terrorisme ne pouvait être exclu”.

Et si, cette fois, l’ISPR a reconnu la nature terroriste de l’attaque du 26 mars, aucune hypothèse n’est énoncée quant à l’origine de l’attentat, qui n’a pas été publiquement revendiqué.

“Des projets stratégiques et des sites sensibles, essentiels au progrès économique du Pakistan et au bien-être de sa population, sont pris pour cible dans le but délibéré de retarder nos progrès.”

À Pékin, le quotidien Huanqiu Shibao a interrogé à ce sujet, ce mercredi 27 mars, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lequel affirme que “la Chine et le Pakistan sont déterminés et capables de faire payer le prix aux terroristes” − sans préciser davantage qui seraient ces fameux “terroristes”.

Bouée de sauvetage

Le journal de propagande chinois se contente de répéter les positions du gouvernement, selon lequel “la Chine continuera à soutenir le développement économique et social du Pakistan, et l’amélioration des conditions de vie de sa population”.

Car que ce soit au port de Gwadar, dans le sud-ouest de pays, ou dans les montages de Shangla, tout au nord, c’est manifestement le corridor économique Chine-Pakistan (CECP) qui est visé, explique The Diplomat. Il s’agit d’un vaste projet d’infrastructures − routes, barrages, ponts − lancé par la Chine dans le cadre de son projet de nouvelles routes de la soie, qui doit permettre à Pékin d’atteindre l’océan Indien en traversant le Pakistan.

À l’inverse, “le CEPC est une bouée de sauvetage pour le gouvernement pakistanais à court d’argent, actuellement confronté à l’une des pires crises économiques”, poursuit le magazine. Après l’attaque de juillet 2021, la Chine avait suspendu tous les travaux. Logique, donc, que le Pakistan se montre extrêmement précautionneux pour qualifier l’attentat du 26 mars.

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