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Au cœur des camps d’entraînement militaires, des Soudanaises prennent les armes

Écrit par le 16 avril 2024


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La Black Army (“Armée noire”), est un groupe de femmes soudanaises ayant achevé la formation donnée dans les camps d’entraînement militaires populaires établis pour enseigner l’autodéfense aux civils (aux femmes, surtout) et pour apporter un renfort aux forces armées dans la guerre qu’elles mènent contre les Forces de soutien rapide.

L’an dernier, au début du mois d’octobre, des centaines de femmes vêtues de noir et disposées en rangs ont écouté l’allocution prononcée par Alya Hassan Abuna, une dirigeante du Bloc démocratique des Forces de la liberté et du changement (FFC-DB) [coalition de partis politiques et d’associations fondée en 2019 et opposée au gouvernement militaire soudanais], qui est aussi à la tête de l’Initiative des femmes du Soudan : un premier groupe de femmes venait de compléter la formation au maniement des armes dans un camp militaire de l’État soudanais de la Mer Rouge.

“Nous ne sommes pas ici pour rester derrière d’autres ou pour les suivre. À partir de maintenant, nous serons aux premiers rangs de la lutte, et nous nous battrons sur la ligne de front”, déclare-t-elle.

Apprendre à se défendre

Plusieurs mois après l’éclatement de la guerre entre l’armée [forces armées soudanaises, dirigées par le genéral Al-Burhan, également chef d’État de facto] et les Forces de soutien rapide [RSF, force paramilitaire dirigée par l’ancien allié d’Al-Burhan, Mohamed Hamdane Dagalo, dit “Hemeti”], le 15 avril 2023, l’armée a ouvert des camps d’entraînement pour enseigner le maniement des armes à des civils et ainsi encourager la “résistance populaire”. Plus tard, elle a commencé à offrir aussi aux femmes la possibilité de suivre un entraînement militaire et d’apprendre à utiliser des armes, notamment à des fins d’autodéfense.

Nous nous sommes rendus dans l’un de ces camps d’entraînement pour femmes situé dans l’État soudanais de la Mer Rouge [dans le nord-est du pays ; sa capitale, Port-Soudan, est devenue de fait la ville de repli de l’armée soudanaise après que Khartoum est partiellement tombée entre les mains des RSF].

Nous y avons rencontré la responsable, Alya Hassan Abuna. “J’ai été la première à proposer d’entraîner des femmes à utiliser des armes et à se battre, nous a-t-elle expliqué. J’ai soumis la proposition au commandant de la zone militaire dans l’État de la Mer Rouge, puis à Gibril Ibrahim, le représentant du gouvernement dans l’État. Finalement, la proposition a été présentée à Abdel Fattah Al-Burhan, président du Conseil souverain [de transition]. Elle a été approuvée, car la guerre ne semble pas vouloir se terminer de sitôt.”

Elle insiste sur le fait que l’enrôlement se fait sur une base volontaire et que de nombreuses femmes viennent au camp pour apprendre à se battre et à se défendre.

“Je me réjouis de cette initiative qui a fait des petits dans de nombreux autres États. Des milliers de femmes de tous âges, certaines aussi jeunes que 18 ans, peuvent désormais suivre un entraînement militaire”, ajoute-t-elle. Avant de préciser que les volontaires doivent se soumettre à des examens médicaux rigoureux, et que les femmes qui souffrent de maladies chroniques ou de problèmes de vue ne sont pas autorisées à participer aux formations.

D’après les responsables de l’armée avec qui nous nous sommes entretenus, des camps d’entraînement pour femmes existent dans plusieurs États, dont ceux du Nil, de Khartoum, du Nord, de la Mer Rouge, de Kassala, de Gedaref, du Nil Bleu et du Nil Blanc.

Violences sexuelles et crimes de guerre

Les femmes que nous avons interviewées ont admis qu’elles avaient rejoint les camps pour apprendre à se protéger des violences sexuelles, en particulier celles commises par les membres des Forces de soutien rapide. Elles se sont aussi dites pleinement disposées à combattre dans les rangs des forces armées.

Le plus récent rapport du haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme indique qu’“en date du 15 décembre 2023, au moins 118 personnes, dont 19 enfants [98 femmes, 1 homme, 18 filles et 1 garçon] avaient été victimes de violences sexuelles, notamment de viols, de viols collectifs et de tentatives de viol”.

D’après le rapport,

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