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Cinéma : 2023 à la mi-temps

Écrit par le 28 juillet 2023


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Publié le 28 juil. 2023 à 10:30

Depuis le mois de janvier, le cinéma nous fait sa Castafiore. Le septième art ne se lasse pas de s’observer dans son miroir. Ces derniers temps, les metteurs en scène ont multiplié les films sur leur passion de Steven Spielberg (« The Fabelmans ») à Damien Chazelle (« Babylon »), en passant par Nanni Moretti (« Vers un avenir radieux »)… La tendance se poursuivra au moins jusqu’à la fin de l’année avec notamment les oeuvres de Victor Erice (« Fermer les yeux », le 16 août) ou Michel Gondry (« Le livre des solutions », 13 septembre)… et vraisemblablement au-delà puisque « May december » de Todd Haynes est annoncé pour janvier 2024.

Ces premiers mois ont vu quelques révélations françaises de jeunes cinéastes se détacher comme « Retour à Séoul » de Davy Chou ou « Pour la France » de Rachid Hami. L’année reste pour l’instant marquée par une vaste diversité d’horizons avec d’excellentes surprises venues d’Iran, de Turquie d’Italie… Enfin, le cinéma américain, un temps figé par le Covid et ses conséquences revient en forme. En témoigne un été qui voit se croiser « Mission Impossible », « Barbie », « Oppenheimer » et à venir le modeste et néanmoins excellent film d’espionnage « Reality ».

Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact des grèves des scénaristes et comédiens. Quoi qu’il en soit, ces mouvements devraient inciter le cinéma à nous parler encore… du cinéma. Voici dix premiers coups de coeur, ou les bijoux de la Castafiore.

Empire of Light (Sorti le 1er mars)

Entre « The Fabelmans » et « Babylon », « Empire of light » occupe sans doute la place la plus discrète parmi les films récents sur le cinéma. Il se déroule au début des années 1980, loin de Hollywood, dans une salle Art Déco de Ramsgate au bord de la Manche. Sam Mendès, le réalisateur de « Skyfall » et « 1917 », relate la rencontre d’un jeune noir et d’une ouvreuse solitaire. Pur mélodrame, « Empire of light » offre une très poétique réflexion sur le cinéma mais surtout sur les cinémas, ces palais accessibles à chacun. « Un endroit pour ceux qui n’ont nulle part où aller », résumera le projectionniste.

Toute la beauté et le sang versé (Sorti le 15 mars)

Jusqu’ici, le plus beau titre de 2023. La documentariste Laura Poitras (« Citizenfour ») retrace le destin de la photographe Nan Goldin, de son enfance douloureuse aux squats de New York ou Berlin, des années du Sida à la lutte qu’elle mène contre la commercialisation d’opiacées. A travers Nan Goldin, « Toute la beauté et le sang versé » explore plus d’un demi-siècle de contre-culture aux USA.

Tár (Sorti le 25 janvier)

Le film de Todd Fields nous est arrivé en tout début d’année, assez tôt pour concourir aux Oscars. « Tár » est d’abord un portrait puis l’histoire d’une chute. Il s’ouvre d’ailleurs sur un générique… de fin. La cheffe d’orchestre Lydia Tár, cultive une réputation de sérieux et d’abnégation. Elle forme un couple avec sa violoniste et élève une petite fille. Commencé sur un mode de faux documentaire musical, le film va basculer vers les frontières du fantastique pour s’achever aux Philippines en une étrange réminiscence d’ « Apocalypse Now » et cette maxime qui pourrait aussi définir une époque : « Les crocodiles ont survécu ».

Il Boemo (Sorti le 21 juin)

L’autre grand film musical de 2023 marque la découverte d’un cinéaste. Petr Vaclav, metteur en scène Tchèque de 56 ans vit depuis de nombreuses années à Paris, mais « Il Boemo » est son premier film distribué en France. Cette fresque superbe retrace la vie du compositeur Josef Mysliveck, qui écuma les cours d’Europe au XVIIIe siècle, connu le succès à Venise et à Vienne avant de sombrer dans l’oubli. Construit en flash-back, le film retrace une chute inéluctable, interroge sur la cruauté de la postérité et la beauté de l’art face à la laideur du pouvoir.

Suzume (Sorti le 12 avril)

Cet été a vu sortir au Japon, sans aucune publicité ni campagne de communication le nouveau film du maître de l’animation Hayao Miyazaki. Un peu avant, l’hiver a été marqué par « Suzume », immense road movie du prodige Makoto Shinkai. L’auteur de « Your name » nous invite à suivre une jeune fille (et une chaise à trois pieds) à travers un Japon spectaculaire, secoué par les tremblements de terre. A chaque escale, elle doit refermer une porte et contenir les démons de la nature. « Suzume » est à la fois un conte écologique, une histoire d’amour folle et une ode à la résilience et l’humanisme.

Oppenheimer (Sorti le 19 juillet)

Au-delà de l’activité sismique dévastatrice, au coeur de l’obsession du Japon pour les catastrophes, s’inscrit le traumatisme de deux bombes nucléaires. Dans « Oppenheimer », Christopher Nolan retrace le destin de son inventeur, le physicien Robert Oppenheimer. Film monumental et foisonnant, « Oppenheimer » dérange précisément par le peu de cas qu’il fait du Japon. Le film est centré sur cet homme à la fois surpuissant et manipulé. Sur une époque aussi qui a basculé dans l’équilibre de la terreur.

Dernière nuit à Milan (Sorti le 7 juin)

Le cinéma italien adore se morfondre dans la mélancolie de son glorieux passé. En 2021, Paolo Sorrentino ressuscitait Fellini dans « La main de Dieu » sur Netflix. Cet été, dans « Vers un avenir radieux », Nanni Moretti s’en est pris avec brio à la mort du bon goût et à… Netflix. On en oublie que le cinéma italien reste vaillant.

« Dernière nuit à Milan » d’Andrea Di Stefano, retrace quelques heures sombres dans la vie d’un flic intègre au bord de la retraite. Habilement construit et mis en scène avec classe, ce pur polar met en avant le charisme du comédien Pierfrancesco Favino. Vu cet hiver dans « Nostalgia » il est cet été à l’affiche du « Colibri » et des « Promesses ». En compétition au festival de Venise pour « Commandante », Favino apparaîtra prochainement dans « Le Conte de Monte Cristo » dont le tournage vient de commencer. L’acteur de l’année ?

Retour à Séoul (Sorti le 25 janvier)

Le second long-métrage de Davy Chou a été sans contexte l’une des révélations de l’année. Révélation d’un cinéaste, même si « Diamond Island » n’était pas passé inaperçu, et d’une comédienne Park Ji-Min qui porte le film sur ses épaules. Elle interprète une jeune adoptée d’origine Coréenne de retour sur sa terre natale. Vaste fresque et oeuvre intime, parfois brutale mais extrêmement délicate, « Retour à Séoul » est un film fondamentalement élégant et humain.

About Kim Sohee (Sorti le 5 avril)

La Corée encore. July Jung avait quitté les radars après son premier long-métrage « A Girl at My Door » en 2014. Sa nouvelle fiction tient à la fois du film social et de l’enquête policière. Une jeune étudiante dans une école agricole trouve un stage dans un centre d’appels ou elle va découvrir des cadences infernales et usantes. Construit sur un échafaudage étonnant en deux parties, « About Kim Sohee » se déploie lentement, dans une danse à la fois envoûtante et glaçante. July Jung y retrouve Doona Bae, l’actrice de son premier film, toujours aussi magnétique.

Mission : Impossible. Dead Reckoning Part. 1.

L’année 2023, comme les précédentes depuis le début siècle est scandée d’épisodes de franchises. Outre les sempiternels superhéros, on a vu revenir cette année l’archéologue Indiana Jones. Dans ce contexte les aventures de l’espion casse-cou Ethan Hunt se distinguent par leur qualité constante. Il s’y mêle des séquences d’action époustouflantes, des instants d’humour et une célébration des valeurs de l’amitié. « Dead Reckoning » voit le héros lancé à l’attaque d’une redoutable intelligence artificielle. A l’écran Tom Cruise oublie ses soixante ans, court, bondit, roule… et ce n’est que la première partie. La suite arrive dans un an. Vivement l’été prochain !

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