Drame. À Gaza, douze personnes noyées en tentant de récupérer de l’aide humanitaire parachutée en mer

Abu Muhammad se trouvait sur la zone côtière de Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, dans l’après-midi du lundi 25 mars lorsqu’il a vu les palettes d’aide humanitaire apparaître dans le ciel, explique-t-il au site d’informations CNN Arabic.

Comme lui, des centaines de Palestiniens résidant dans cette zone de l’enclave palestinienne, menacée de famine, se sont massés sur les lieux et ont vu une partie de ces colis tomber en mer.

Alors beaucoup se sont jetés à l’eau pour tenter de récupérer les denrées alimentaires qui auraient pu être sauvées, dont des personnes “qui ne savaient pas nager”. “Il y avait de forts courants […]. Les gens veulent manger et ils ont faim”, explique Abu Muhammad.

Lui n’a rien pu obtenir – “les jeunes peuvent courir” – mais d’autres y ont laissé leur vie. Selon les autorités locales, liées au Hamas, douze personnes sont ainsi mortes noyées en essayant de mettre la main sur une partie de cette aide, larguée par les États-Unis.

Par voie terrestre

Après le drame, le Pentagone a expliqué que trois des dix-huit paquetages ont connu des “dysfonctionnements de parachute” et ont fini par tomber en mer.

Ce n’est pas la première fois qu’un largage humanitaire tourne au drame, rappelle CNN Arabic. Le 8 mars, cinq personnes sont mortes après la chute d’un colis, dont le parachute ne s’est pas ouvert, sur une maison dans le camp de réfugiés d’Al-Chati, près de la ville de Gaza.

Ces largages sont “humiliants” et “inacceptables”, s’indigne Abu Muhammad. Ils sont aussi critiqués par de nombreux acteurs humanitaires, pour qui ces aides répondent de manière très insuffisante aux besoins de la population.

Après le drame, le Hamas a appelé les pays étrangers à cesser les largages et à exercer une pression accrue sur Israël, qui contrôle les marchandises acheminées vers Gaza, pour libérer les accès terrestres afin d’y faire entrer davantage d’aide.