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Etats-Unis : un condamné à mort a été exécuté par inhalation d’azote, une première mondiale dénoncée par l’ONU

Écrit par le 26 janvier 2024


« Ce soir, l’Alabama a fait faire un pas en arrière à l’humanité », a déclaré Kenneth Eugene Smith avant son exécution.

Une première mondiale comparée à une forme de « torture » par l’ONU. L’Etat américain de l’Alabama a exécuté jeudi 25 janvier un condamné à mort par inhalation d’azote. Kenneth Eugene Smith, condamné en 1996 à la peine capitale pour le meurtre d’une femme commandité par son mari, est décédé au pénitencier d’Atmore à 20h25 (heure locale), soit 29 minutes après le début de l’exécution, a annoncé un communiqué du procureur général d’Alabama.

« Justice a été rendue. Ce soir, Kenneth Smith a été mis à mort pour l’acte abject qu’il avait commis il y a 35 ans », a déclaré Steve Marshall, affirmant que l’Alabama avait « accompli quelque chose d’historique ». Selon la chaîne locale du réseau CBS, dont un journaliste a assisté à l’exécution, les derniers mots de Kenneth Eugene Smith ont été : « Ce soir, l’Alabama a fait faire un pas en arrière à l’humanité. (…) Je m’en vais avec amour, paix et lumière. (…) Merci de m’avoir soutenu. Je vous aime tous. »

Le condamné semble avoir « retenu sa respiration aussi longtemps qu’il le pouvait », a annoncé aux journalistes le commissaire de l’administration pénitentiaire de l’Alabama John Hamm. Il s’agit de la première exécution de l’année aux Etats-Unis, où 24 condamnations à mort ont été réalisées en 2023, toutes par injection létale. C’est la première fois depuis plus de 40 ans qu’un mode d’exécution inédit est utilisé dans ce pays.

Tous les recours rejetés

L’Alabama, situé dans le sud-est des Etats-Unis, est l’un des trois Etats américains autorisant l’exécution par inhalation d’azote, dans laquelle le décès est provoqué par hypoxie (raréfaction d’oxygène). Mi-janvier, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’était dit « alarmé » par l’utilisation d’un « mode d’exécution inédit et non testé ».

Cela « pourrait constituer de la torture ou d’autres traitements cruels ou dégradants au regard du droit international », a prévenu une porte-parole de l’instance onusienne, appelant à un sursis à cette exécution. Le protocole d’exécution par hypoxie à l’azote de l’Alabama ne prévoit pas de sédation, alors que l’Association américaine vétérinaire (AVMA) recommande d’administrer un sédatif aux animaux euthanasiés de cette façon, a-t-elle souligné.

Tous les recours et demandes de sursis du condamné de 58 ans ont été rejetés, y compris mercredi par la Cour suprême des Etats-Unis. La plus haute juridiction du pays, à majorité conservatrice, était saisie en effet d’un ultime recours du condamné, mais n’y a pas donné suite.