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« Face au chaos climatique, nous devons construire un Etat-providence européen »

Écrit par le 11 avril 2024


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Certaines coïncidences ont du sens. Il y eut d’abord Bruno Le Maire, qui occupe le poste de ministre de l’économie depuis sept ans, rejouant la partition archi-usée du modèle social « trop généreux » et de la nécessité d’en finir avec l’Etat-providence, en commençant, bien évidemment, par couper dans les dépenses sociales et les investissements écologiques. Il y eut ensuite l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) annonçant que le déficit public français s’établissait à 5,5 % en 2023, bien au-delà des projections gouvernementales. Puis le premier ministre, Gabriel Attal, devant l’Assemblée nationale, assumant « de briser le tabou de la rigueur ». Haro sur les pauvres : fort avec les faibles, faible avec les forts ! Enfin, les assureurs tirent la sonnette d’alarme : les catastrophes climatiques leur ont coûté 6,5 milliards d’euros en 2023, ce qui en fait l’année la plus grave du point de vue des catastrophes climatiques, après 1999 et 2022.

Derrière le record, c’est surtout la tendance haussière sur le long terme qui doit nous inquiéter : l’addition annuelle des catastrophes naturelles, qui se situait en moyenne sous la barre des 3 milliards dans les années 2000, dépasse les 6 milliards pour les quatre dernières années. Peu à peu, nous sortons du domaine de l’exceptionnel pour entrer dans une nouvelle normalité. Un célèbre assureur disait qu’un « monde plus chaud de 4 °C serait impossible à assurer ». C’est en bonne voie.

Bombe à retardement

Quel est le rapport entre le déficit public, le tour de vis austéritaire annoncé et l’explosion du coût des sinistres climatiques pour les assureurs ? Relever le double défi de la transition écologique et de l’adaptation au réchauffement climatique va exiger des investissements considérables. Mais savez-vous ce qui est encore plus colossal ? Le coût de notre inaction : 264 milliards d’euros par an, rien qu’en France, dans un scénario à + 3,5 °C à l’horizon 2100.

Autrement dit, Bruno Le Maire peut bien nous rejouer à l’infini le coup du « I want my money back » (« je veux que l’on me rende mon argent »), la probabilité qu’il récupère son argent est à peu près nulle. La régression thatchérienne du locataire de Bercy ne pourrait pas intervenir à un plus mauvais moment. L’imaginaire politique de Bruno Le Maire et de ses pareils, figé dans les années 1980, ne constitue rien de moins qu’une bombe à retardement.

L’Etat-providence tel que nous le connaissons s’est construit en réaction aux risques générés par les révolutions industrielles successives : risques sanitaires, pauvreté, chômage, inégalités économiques, accidents du travail, vieillesse… Or, le nouveau régime climatique dans lequel nous sommes entrés va étendre nos vulnérabilités individuelles et collectives face aux catastrophes, bien sûr, mais aussi face à l’enjeu d’adaptation de nos modes de vie, à notre sevrage des énergies fossiles, aux inégalités climatiques et à la perte accélérée de la biodiversité.

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