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Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron a expliqué qu’il n’y avait « aucune limite » au soutien à Kiev, selon les chefs de parti présents à l’Elysée

Écrit par le 7 mars 2024


Le président de la République a reçu, jeudi matin, les chefs de parti pour évoquer la situation en Ukraine.

Le président de la République, Emmanuel Macron, à l’Elysée, le 26 février 2024.

Avant les débats prévus à l’Assemblée nationale et au Sénat, mardi 12 et mercredi 13 mars, le président de la République, Emmanuel Macron, a reçu, jeudi 7 mars au matin, les chefs de parti pour évoquer la situation en Ukraine. Cette rencontre – sur le format de celles de Saint-Denis – a été organisée à la suite des déclarations du chef de l’Etat, le 26 février, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à l’issue d’une conférence de soutien à l’Ukraine : « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol, mais, en dynamique, rien ne doit être exclu. »

« Je pense que ça clarifiera » les positions, avait avancé M. Macron à quelques journalistes mardi en marge d’un déplacement à Prague, en évoquant cette rencontre. D’autant que ses déclarations avaient suscité des remous parmi les alliés de la France et de fortes critiques de ses opposants.

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https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/03/07/guerre-en-ukraine-emmanuel-macron-recoit-les-chefs-de-partis-a-l-elysee-apres-ses-declarations-sur-l-envoi-eventuel-de-militaires-au-sol_6220655_823448.html

« Je suis très inquiet des positions d’Emmanuel Macron », a réagi le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, à l’issue de la réunion, jeudi. Selon l’eurodéputé, M. Macron a expliqué aux chefs de parti qu’il n’y avait « aucune limite » au soutien français à l’Ukraine. Des propos rapportés confirmés par le secrétaire national du Parti communiste français : « la position de la France a changé : il n’y a plus de lignes rouges, il y a plus de limites », a expliqué Fabien Roussel.

« Dangereux pour la paix du monde »

« Le rôle de la France, c’est de fixer des lignes rouges », a critiqué M. Bardella auprès des journalistes présents. « A partir du moment où on envisage l’hypothèse d’envoyer des militaires français et des soldats de l’armée française, en tout cas qu’on fait connaître cette hypothèse, à une puissance nucléaire comme la Russie, c’est irresponsable et extrêmement dangereux pour la paix du monde », a poursuivi M. Bardella.

« Je suis arrivé avec de l’inquiétude sur la situation, je ressors avec plus d’inquiétude encore, a affirmé le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard. Emmanuel Macron ne prend pas la mesure du risque de son entêtement militaire. »

Selon la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, le chef de l’Etat a expliqué que « comme nous avions en face de nous Vladimir Poutine, qui manifestement est sans limite », s’en « fixer nous-mêmes »« intérioriser des limites » serait « lui donner un avantage comparatif ». Elle a aussi jugé « extrêmement inquiétant de voir un président de la République français qui explique, face à quelqu’un qui détient l’arme nucléaire que nous détenons nous-mêmes, qu’il faut montrer que nous sommes sans limite ».

« Moins on en dit, mieux on agit »

Avant les chefs de parti, M. Macron s’était entretenu, mercredi soir, avec ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande. A la sortie de cet entretien, l’ancien président socialiste a appelé à ne pas altérer « l’unité de l’Europe », tout en défendant « [sa] position sur les questions militaires : moins on en dit, mieux on agit »« Ne pas dire ce que l’on fait, mais faire ce que l’on n’a pas dit. C’est ça qui permet d’avoir le plus d’efficacité », a jugé M. Hollande, après avoir été interrogé sur les déclarations du chef de l’Etat.

A trois mois des élections européennes, qui doivent se tenir le 9 juin, le camp présidentiel assume un clivage avec l’extrême droite sur la question ukrainienne, souhaitant montrer la complaisance du RN à l’égard du président russe, Vladimir Poutine.

« Ne laissez pas entrer les nationalismes. Ils étaient déjà la guerre, ils sont désormais la défaite face à la Russie », a notamment lancé M. Macron devant ses ministres, mercredi. En déplacement à La Haye, le premier ministre, Gabriel Attal, a d’ailleurs de nouveau accusé mercredi le RN de « soutenir davantage la Russie que l’Ukraine ».