Italie. Matteo Salvini va-t-il perdre le contrôle de son parti ?

C’est un schéma des plus classiques en politique. L’ancien leader historique qui se plaint du nouveau. Le prédécesseur, sorti de l’arène de la compétition électorale, qui attaque son successeur. Et pourtant, le conflit qui oppose Umberto Bossi et Matteo Salvini en Italie cache quelque chose de plus qu’un simple choc générationnel.

Umberto Bossi est l’homme qui a tout créé. En 1991, il fonde la Ligue du Nord, un parti fédéraliste qui prônait la séparation du nord de l’Italie du reste de la Botte et qui va obtenir un succès électoral foudroyant, avant de s’enfoncer dans une profonde crise. Matteo Salvini, lui, fut l’homme de la relance : celui qui, il y a dix ans, reprenait le leadership de la Ligue pour porter le parti jusqu’à des cotes de popularité jamais atteintes. Un processus qui ne s’est pas fait sans douleur, le parti ayant renoncé au fédéralisme des origines pour devenir une formation souverainiste.

Aujourd’hui, Bossi, visiblement affaibli par le cours du temps, ne parle plus très souvent, mais, lorsqu’il le fait, ses paroles sont rarement banales, comme le confirment celles qu’ont recueillies les médias le 12 avril, lors des célébrations des 40 ans de la création de la “Ligue autonomiste lombarde”, ancêtre de la Ligue du Nord.

“Le parti a-t-il besoin d’un nouveau leader ?” demande une journaliste à Bossi dans cette vidéo relayée par le quotidien milanais Corriere della Sera. “Il faut aller d