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La quête de Jean Hélion

Écrit par le 15 avril 2024


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« Je ne cherche pas, je trouve. » Cette fameuse phrase qu’on attribue à Picasso peut paraître un rien prétentieuse, mais elle contient sa part de vérité. Surtout, elle résume l’état de l’avant-garde en France dans la première partie du XXe siècle. Cette époque sera ponctuée d’une multitude d’inventions, non seulement signées du maître de Malaga, génie du cubisme, mais aussi de celles des créateurs à l’origine de révolutions radicales comme l’abstraction ou le surréalisme.

Dans ce monde foisonnant d’alors, quelle place reste-t-il pour une peinture qui se cherche éternellement. Quel espace consacrer à une création qui semble inaboutie ? C’est la question qu’on peut se poser en visitant la rétrospective en 103 oeuvres consacrée au Français Jean Hélion (1904-1987) au musée d’Art moderne de Paris. La programmation habituelle des musées parisiens est tellement excellente qu’il est difficile de se délecter en visitant cette exposition sur un peintre qui n’est pas un génie. D’autant que le centre Pompidou lui avait déjà consacré un grand show en 2004.

Hélion a eu la démarche courageuse d’aller à rebours des mouvements de son époque. De l’abstraction, qu’il a pratiquée tôt, il est revenu progressivement à la figuration au milieu des années 1930. Sophie Krebs, cocommissaire de l’exposition, a trouvé une jolie formule pour raconter son mouvement pictural : elle dit d’Hélion que c’est un peintre « objecteur ». Henry-Claude Cousseau, commissaire invité, ajoute : « Il change de style tous les dix ans en réutilisant et réinterprétant un vocabulaire d’objets obsédants comme le parapluie, le chapeau, la tête de mannequin, la citrouille. »

Figures désincarnées

Dans ce tourbillon de styles, on sent les influences de ses fréquentations. Dans les années 1930, ses compositions qui imitent des formes en relief font penser à Fernand Léger. En 1939, sa belle « Nature morte au parapluie » est teintée de surréalisme. Au début des années 1950, il emprunte une voie réaliste tout comme Francis Gruber et Bernard Buffet. Mais sa véritable verve date de 1939, lorsqu’il met au point sa première scène de rue « Au cycliste ». Il y représente ce qui deviendra sa griffe : des personnages désincarnés formés à partir d’un trait noir, le tout animé par des couleurs très contrastées. L’homme tient du pantin.

L’apogée de l’exercice date de 1951 dans « Grande mannequinerie ». Un clochard est écroulé au sol. Au-dessus, des mannequins dans une vitrine le montrent du doigt comme pour souligner le piètre état de la société. Une des grandes préoccupations d’Hélion.

Jean Hélion. La prose du monde

Exposition

Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

mam.paris.fr

jusqu’au 18 août

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