En ce moment

Titre

Artiste

[qt-onairmini]

[qt-onairmini]


Le doute monte autour de l’engagement de Gabriel Attal sur l’écologie

Écrit par le 15 avril 2024


[ad_1]

« En politique, on dit souvent qu’il faut profiter des 100 premiers jours pour faire passer les dossiers un peu compliqués. Il ne s’est rien passé sur la transition écologique… sans doute parce qu’il s’agit d’un sujet facile ! » sourit Benoit Leguet, le directeur général du think tank I4CE. Ce spécialiste, qui est aussi membre du Haut Conseil pour le climat, se dit inquiet pour la transition écologique dans notre pays. « Il y a tellement d’urgences… » soupire-t-il.

Depuis sa nomination à Matignon le 9 janvier dernier, Gabriel Attal n’a pas montré jusqu’à présent qu’il plaçait l’écologie et la transition climatique au rang de ses priorités. La planification écologique entre dans ses attributions directes, mais depuis son discours de politique générale, où il a défendu une « écologie populaire » opposée à une « écologie douloureuse », il a fallu attendre le 28 mars pour qu’il la mentionne à nouveau, lors de la présentation du plan de transformation des services de l’Etat.

Coup de rabot

Surtout, depuis qu’il est arrivé à Matignon, le gouvernement a semblé multiplier les petits reculs sur l’environnement, notamment à la faveur de la crise agricole : sur la fiscalité du gazole non routier, les redevances sur les pesticides dans l’eau, les délais de recours, les jachères, etc. Le signal le plus inquiétant étant sans doute le coup de rabot de plus 2 milliards d’euros sur le budget du ministère de la Transition écologique, le plus touché par les 10 milliards d’économies annoncées mi-février par Bercy.

MaPrimeRénov’, qui subventionne la rénovation énergétique des logements, a été lourdement frappée (plus de 1 milliard), de même que le Fonds vert, destiné à la transition des collectivités locales (400 millions). Même si les crédits fléchés sur la transition écologique restent orientés à la hausse, même si le gouvernement explique le coup de rabot sur MaPrimeRénov’ par la crise du bâtiment, qui plombe le nombre de dossiers, la tendance inquiète.

D’autant que de nombreux documents de planification, sur l’énergie, la stratégie bas carbone ou l’adaptation au réchauffement climatique, ont pris du retard. Au point que le Haut Conseil pour le climat, s’en est émuil y a quelques jours dans un courrier à Gabriel Attal. « On se demande s’il n’y a pas des blocages sur certains arbitrages politiques », souffle Benoît Leguet.

Contexte difficile

La sensibilité de Gabriel Attal sur l’environnement tranche avec celle d’Elisabeth Borne, elle-même ancienne ministre de l’Ecologie – qui n’hésitait pas à entrer dans la technicité des dossiers. Pur politique, le nouveau Premier ministre montre clairement moins d’appétence pour le sujet. « Il ne semble pas le connaître très bien et ne montre pas de convictions fortes », souligne Anne Bringault, du réseau Action Climat. « Il ne s’en saisira que s’il est convaincu que c’est bon pour son avenir politique », juge une autre source.

Au sein de la majorité, les députés les plus mobilisés sur le sujet, comme Jean-Marc Zulesi ou Antoine Armand, se disent pourtant confiants sur l’ambition écologique de Gabriel Attal. « Entre la colère agricole, la polémique sur les finances publiques et la guerre en Ukraine, il ne pourrait guère avoir pire comme contexte, pour effectuer ses 100 jours », avance ce dernier.

Le gouvernement se défend de tout recul significatif sur l’écologie. « Tous les leviers de la planification écologique ont été annoncés l’an dernier : aucun arbitrage important n’était attendu en ce début d’année ! » plaide un proche du Premier ministre. Quant aux documents stratégiques réclamés par le Haut Conseil pour le climat, ils ont certes pris du retard, mais ils ne comporteront pas de surprise, jure la même source. « Tout est déjà sur la table », dit-elle.

Arbitrages à venir

Le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a présenté en fin de semaine la programmation pluriannuelle de l’énergie – une sortie saluée, même si l’absence de majorité au Parlement conduit le gouvernement à passer par la voie réglementaire, et non par une loi. Un courrier de réponse au Haut Conseil devrait partir sous peu. Et Gabriel Attal pourrait présenter lui-même le plan national d’adaptation au réchauffement climatique, à la fin du mois.

La transition écologique nécessite des financements importants et croissants : les prochains arbitrages budgétaires constitueront le véritable test de l’engagement écologique du Premier ministre. Bercy a déjà annoncé qu’un deuxième plan d’économies de 10 milliards d’euros serait nécessaire cette année, sans que Gabriel Attal ait donné de garanties sur les crédits alloués à la transition. « Si on veut garder des ambitions, il ne faut pas chercher à nouveau de l’argent dans ce domaine », prévient Jean-Marc Zulesi. Les crédits verts du projet de loi de finances pour 2025 seront ensuite, eux aussi, scrutés à la loupe.

[ad_2]

Source link


Les opinions du lecteur

Laisser un commentaire