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L’Ukraine vote une nouvelle loi de mobilisation controversée sur fond de bombardements massifs

Écrit par le 12 avril 2024


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C’est un texte qui “vise à accroître la taille de l’armée ukrainienne tout en évitant une réaction négative de l’opinion publique”, résume le New York Times.

Jeudi 11 avril, quelques heures seulement après une série d’attaques massives sur le système énergétique du pays, le parlement ukrainien a voté une loi pour mobiliser plus d’hommes alors que le pays souffre d’une pénurie de soldats volontaires.

Le texte “offre un mélange d’incitations financières à ceux qui prennent les armes, notamment une prime spéciale pour les soldats au front et des indemnités de décès pour les familles de ceux qui tombent au combat”, souligne le quotidien. Mais il “impose également de nouvelles sanctions aux hommes ukrainiens qui tentent de se soustraire au service, comme la suspension du permis de conduire de ceux qui ne se présentent pas”.

“Aucune issue – à partir finir handicapé ou mourir”

La loi demeure toutefois très controversée. Le texte a fait scandale en raison de la suppression à la dernière minute d’une clause prévoyant la démobilisation des soldats ayant servi 36 mois, un coup dur pour les militaires présents sur le front depuis plus de deux ans.

Selon CNN, des dizaines d’épouses et de proches de militaires servant actuellement dans l’armée ukrainienne se sont rassemblés jeudi devant le parlement ukrainien pour protester contre l’adoption du texte, exigeant que des délais de démobilisation soient inclus.
“Les défenseurs du pays, sur lesquels repose l’indépendance du pays tout entier, ont été trompés”, a notamment affirmé à la chaîne américaine Anastasia Bulba, dont le mari Vitalii s’est porté volontaire pour rejoindre l’armée immédiatement après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022.

Des épouses pour la démobilisation

Depuis l’automne 2023, un mouvement d’épouses de mobilisés russes, baptisé “Retour à la maison” et emmené par une pédiatre de 35 ans, Maria Andreeva, organise des actions de protestation. Ces femmes dénoncent le fait que leurs maris, mobilisés depuis septembre 2022, ne bénéficient d’aucune permission et n’ont aucune visibilité quant à la date de fin de leur mobilisation.

À partir de leur chaîne Telegram (15 000 abonnés), elles lancent des pétitions, écrivent des lettres aux députés. Depuis le 9 décembre 2023, épouses et activistes déposent tous les samedis des fleurs sur la tombe du soldat inconnu à Moscou et près des monuments de la flamme éternelle dans d’autres villes de Russie, ou mettent en place des piquets individuels.

Le 18 décembre, ils ont “pour la première fois réclamé à Vladimir Poutine d’arrêter la guerre, d’entamer des négociations ou de partir au front lui-même”, rapporte le site interdit en Russie Aguentsvo. Le 13 janvier, Maria Andreeva a été brièvement arrêtée. Le 3 février, le mouvement a marqué le 500e jour depuis la “mobilisation partielle” de 300 000 réservistes à la suite des revers en Ukraine en 2022. Deux cents personnes étaient présentes au pied des murs du Kremlin et 30 ont été interpellées, relaie le journal russe en exil Novaïa Gazeta Europe.

Courrier International

“La démobilisation est nécessaire pour que les gens puissent se reposer”, note de son côté Dimytro, un membre volontaire de la Garde nationale ukrainienne qui combat actuellement à l’est. “Sans cela, c’est comme s’il y avait une porte d’entrée [pour se battre], mais aucune issue – à partir finir handicapé ou mourir.”

“Changement de tactique”

Affaiblie par une contre-offensive ratée à l’été 2023 et une aide occidentale qui s’épuise, Kiev doit renouveler son vivier de combattants, sous peine de se retrouver rapidement en sous-nombre face à l’armée russe.

Tôt jeudi matin, l’Ukraine a connu un nouveau coup dur après que son réseau énergétique a été ciblé par “une attaque aérienne massive” de drones et missiles russes, rapporte le Kyiv Independent. Les Russes ont notamment réduit en cendres une “infrastructure énergétique clef” du pays : “la centrale thermique de Trypillya [située au sud de Kiev] ” qui était “le plus grand fournisseur d’électricité pour trois régions, dont Kiev, selon des responsables ukrainiens”, rapporte la BBC.

Outre la centrale thermique de Trypillya, “des installations de production et des systèmes de transmission” ont également été visés dans les régions de Kharkiv (nord-est), Zaporijjia (sud-est) et Lviv (ouest), a affirmé jeudi le ministre de l’Énergie, Guerman Galouchtchenko. Quatre personnes ont par ailleurs été tuées et cinq autres blessés à Mykolaïv, dans le Sud, “en pleine journée” au cours d’une attaque aérienne russe, a fait savoir l’armée ukrainienne.

“La majeure partie de l’électricité ukrainienne est produite par trois centrales nucléaires, et l’énergie thermique et hydroélectrique est cruciale pour équilibrer le système lors des pics de consommation”, souligne le Wall Street Journal.

Pour le quotidien américain, ces frappes sont le reflet d’un “changement de tactique” côté russe s’inscrivant “dans le cadre d’une nouvelle campagne visant à exploiter les retards de l’aide occidentale à Kiev”. En s’en prenant aux “infrastructures civiles, la Russie cherche à jeter les bases de futures offensives en épuisant les défenses aériennes ukrainiennes et en détournant les ressources de Kiev de la ligne de front”, estime l’analyste militaire Franz Stefan-Gady, interrogé par le journal. “La situation de la défense aérienne de l’Ukraine pourrait devenir très critique d’ici l’été”, note-t-il.

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