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Pourquoi Facebook se détourne de l’actualité et de la politique

Écrit par le 4 avril 2024


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Cachez cette actualité que je ne saurais voir. En pleine année électorale, Meta met de moins en moins l’accent sur l’information et la politique. L’onglet « Facebook news » va disparaître début avril aux Etats-Unis et en Australie, comme annoncé fin février. D’ores et déjà, Meta avait amorcé ce mouvement dans plusieurs pays d’Europe dont la France, avec la fermeture de ce service, en fin d’année dernière.

Facebook News, dédié aux actualités avec des médias partenaires, avait été lancé dans plusieurs pays dont les Etats-Unis, en 2019 puis en 2022 dans l’Hexagone. Concrètement, « ce changement n’a pas d’incidence sur les posts des comptes que les internautes choisissent de suivre ; il a un effet sur ce que le système recommande, et les internautes peuvent contrôler s’ils en veulent plus », a déclaré Dani Lever, porte-parole de Meta.

Moins de 3 %

Plusieurs raisons à cet arrêt : d’abord, stratégique. « Le groupe met l’accent sur ce qui rapporte le plus de trafic, comme les vidéos », note Diego Ferri, directeur de la stratégie d’EY FaberNovel. Les actualités représentent moins de 3 % du contenu sur les fils d’actualité des utilisateurs Facebook, selon le groupe. Le nombre de personnes utilisant les actualités Facebook en Australie et aux Etats-Unis a chuté de plus de 80 % l’année dernière.

Ensuite, des raisons économiques : Meta a des contrats avec les médias américains et australiens sur plusieurs dizaines de millions de dollars. Idem en Europe et en France. « Or, on a le sentiment qu’avec la fin de Facebook News, Meta annonce davantage de réticences encore à payer les droits voisins pour le futur », craint Julien Guinot-Delery, avocat chez Gide.

Polariser les opinions

Enfin, Meta veut moins prêter le flanc à des critiques. Le groupe californien, durement marqué par le vaste scandale Cambridge Analytica, il y a quelques années, se détourne peu à peu de cette sphère. « La suppression du compte de Donald Trump après l’assaut du Capitole avait été très médiatisée et avait valu des plaintes contre Facebook. A l’approche de son potentiel retour en politique, il y a sans doute une stratégie de lissage de Meta : Le groupe ne veut pas se retrouver accusé de polariser des opinions, en mettant en avant tel ou tel média », observe Louis Wiart, professeur à l’Université libre de Bruxelles.

« Les grands réseaux sociaux veulent envoyer un message de neutralité politique, alors que les géants de la tech sont de plus en plus mis à l’index sur différents sujets : antitrust, impact sur la santé mentale des jeunes, ou encore sur leur modération, ajoute Diego Ferri. Au départ, les grandes plates-formes parlaient de tous les domaines : c’est moins le cas, alors que le marché est plus fragmenté ». Certains réseaux se sont lancés comme des alternatives, à l’image de Truth Social, de Donald Trump.

Et plus encore, selon Diego Ferri, à long terme, le rôle de mise en avant des contenus d’actualité se fera avant tout via les modèles d’IA, comme Perplexity. Les algorithmes des réseaux sociaux privilégient déj à les liens internes, au détriment des liens externes des médias, pour inciter l’utilisateur à rester sur la plate-forme : par exemple, sur TikTok, « on ne peut plus partager qu’un seul lien », reprend le spécialiste.

3 Américains sur 10 s’informent sur Facebook

Le problème est qu’en face, le public utilise encore très largement les réseaux sociaux pour s’informer. Selon une étude de Pew Research, 50 % des Américains vont « parfois » ou « souvent » sur les réseaux dans ce but. Trois adultes américains sur dix déclarent s’informer régulièrement sur Facebook. L’étude du Reuters Institute va dans le même sens : 30 % du grand public passe par les réseaux sociaux pour s’informer, contre 22 % sur les sites ou applis des médias.

Or, si demain, les médias sont moins mis en avant par ces mêmes réseaux, « le risque de désinformation augmente, met en garde Pierre Petillault, directeur de l’Alliance pour la presse d’information générale. Car, dans les faits, on ne pourra pas empêcher les utilisateurs de parler eux-mêmes de politique ou de commenter l’actualité ». Mais pas forcément avec la même prudence qu’un journaliste professionnel…

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