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« The Sympathizer », la satire de l’exil

Écrit par le 15 avril 2024


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Réunissant Park Chan- wook (« Mademoiselle »), un des réalisateurs les plus en vue du cinéma sud-coréen, et une pléthore de prestigieux acteurs, il pesait sur « The Sympathizer » beaucoup d’attentes. Davantage encore pour les connaisseurs du roman original écrit par Viet Thanh Nguyen, couronné en 2016 du prix Pulitzer.

Comme l’ouvrage, la série de HBO se concentre sur le Capitaine (Hoa Xuande), un jeune homme né d’une mère vietnamienne et d’un missionnaire français, ayant fait ses études aux Etats-Unis. Taupe au sein des services secrets du Sud-Vietnam pour le compte des Viêt-Congs, il survit à la chute de Saigon et se retrouve exilé, presque malgré lui, dans le Los Angeles des années 1970, à surveiller son Général (Toan Le) qui rêve de reconquérir le pays.

Aussi littéraire que cinématographique, « The Sympathizer » réussit à faire d’un thriller d’espionnage sur l’américanisation de la culture mondiale et la diversité de l’expérience migratoire, une production jouissive et féroce, pleine d’ironie et de violence. La mise en scène est un tour de force, jouant avec les points de vue, rembobinant l’intrigue, se moquant ouvertement des contradictions de ses personnages. Un habillage de prestige pour souligner une seule vérité : l’absurdité de la guerre du Vietnam.

Un show à digérer

La force de « The Sympathizer » réside dans sa capacité à ne pas mâcher le travail pour le spectateur. Véritable plongée dans un pan de l’histoire que l’Occident se plait souvent à raconter à sa manière, la série ne se veut pas particulièrement instructive ou pédagogique. Abrasive, elle préfère montrer ce qui peut en déstabiliser certains.

Avoir choisi de faire de Robert Downey Jr. un antagoniste protéiforme, incarnation d’une Amérique uniforme, se révèle ainsi un choix judicieux. L’acteur, qui regagne depuis « Oppenheimer » ses lettres de noblesse, prête ses traits tantôt à un agent impérialiste du CIA, tantôt à un professeur d’université orientalisant et fétichiste, tantôt à un cinéaste qui utilise le protagoniste comme consultant. Un procédé perturbant, mais terriblement malicieux, qui permet de décentrer le regard de l’Américain blanc de la narration. A travers ce dispositif, « The Sympathizer » montre l’étendue de sa créativité.

La satire historique offre également quelques beaux moments d’émotions, pour tenter de nous reconnecter avec son héros taciturne en quête d’identité. Le menu est riche : des amitiés écartelées sur l’échiquier politique, une romance avec une Japonaise (Sandra Oh, hilarante) s’identifiant avant tout comme Américaine. Tout cela prend du temps à digérer.

The Sympathizer

Série américaine

Crée par Park Chan-wook et Don McKellar. Avec Hoa Xuande, Sandra Oh, Robert Downey Jr.

Disponible sur Prime Video avec le pass Warner dès le 15 avril.

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