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« Apolonia, Apolonia » : la bohème | Les Echos

Écrit par le 26 mars 2024


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Il aura fallu treize ans à Lea Glob pour tourner « Apolonia, Apolonia ». Pourtant, lorsqu’elle entame cette aventure, la documentariste danoise n’a d’autre projet que de réaliser un modeste court-métrage de fin d’études. En réalité, elle s’embarque dans un projet proche d’« Adolescentes » de Sébastien Lifshitz ou de la fiction de Richard Linklater « Boyhood ». « Apolonia, Apolonia » va devenir l’un de ces films magiques qui s’inscrit dans le flux du temps long pour capter les changements qu’il opère.

Au début des années 2010, Lea commence à filmer Apolonia Sokol, une étudiante des Beaux-Arts de Paris. Après avoir passé une partie de sa jeunesse au Danemark, Apolonia s’est installée dans les murs décrépis du Lavoir Moderne Parisien, un théâtre fondé par ses parents dans un quartier populaire. Les deux jeunes femmes sympathisent, le tournage va se poursuivre. Lea Glob pourra saisir un moment du XXIe siècle mais aussi un mythe universel : la bohème de l’artiste en devenir dans la grande ville, ses espoirs, ses déceptions.

Femen

Bientôt entre dans le film un troisième personnage. Née en Ukraine en 1987, Oksana Chatchko, artiste elle aussi, est l’une des fondatrices du mouvement Femen. Traquée, torturée, elle s’est réfugiée en France. Apolonia l’accueil dans son théâtre. C’est le début d’une très grande amitié entre les trois femmes.

Les années passent, Apolonia Sokol, enfin diplômée, tente comme elle le peut de tracer son chemin dans le monde de l’art. Au bord de l’écroulement, le Lavoir Moderne Parisien lui échappe.

On retrouve Apolonia à Los Angeles où un milliardaire salarie de jeunes artistes en leur demandant de fabriquer des peintures, comme on écrit à la chaîne des épisodes de séries télé. Lassée, écoeurée, Apolonia finira par se déshabiller sous l’arrogance d’un plug anal géant de Paul McCarthy pour envoyer un « Fuck america ! » à ce symbole cynique de l’art business.

Pendant ce temps, à Paris, Oksana Chatchko sombre. Elle tente de se raccrocher à son art. En vain. Au cours de l’été 2018, elle se donne la mort à son domicile de Montrouge. Cette année-là, Apolonia voit enfin terminer ses années de galère. Installée à Istanbul, elle devient une artiste contemporaine reconnue, expose, fait la couverture de magazines et pousse les portes de la Villa Médicis.

Entre-temps, Lea Glob a eu un enfant. Son film aura capté en direct ce cruel paradoxe : comment pour certains, à 30 ans, la vie s’achève déjà, tandis que pour d’autres elle ne fait que commencer. Mais rien ne disparaît tout à fait. Du passage d’Oksana restera les images de Lea ou encore cette peinture d’Apolonia : l’Ukrainienne vient d’arriver à Paris. Elle lève ses poignets brisés, à la façon d’un boxeur.

Apolonia, Apolonia

documentaire

de Lea Glob. 1 h 56.

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