Canneséries : la série allemande « The Zweiflers » emporte le prix du jury

Pour sa septième édition, le festival Canneséries a fait salle comble. Il faut dire que l’affiche était alléchante, notamment hors compétition, avec la présentation en avant-première de « Fallout », la série à grand spectacle de Prime Amazon adaptée du jeu vidéo éponyme, de « Becoming Karl Lagerfeld », l’excellent biopic de Disney+ sur le célèbre couturier allemand, de « Fiasco », la nouvelle comédie très attendue de Netflix, ou encore de « Franklin », la série d’AppleTV + qui raconte sur le séjour en France de l’un des pères fondateurs des Etats-Unis.

Autant de grosses productions des plateformes américaines qui vont prochainement débarquer sur nos petits écrans et qui ont largement contribu é à attirer le public grâce à leur casting de choc. Parmi les acteurs les plus connus qui ont foulé cette année le tapis rose du Palais des festivals, citons Kyle MacLachlan, Ella Purnell, Daniel Brühl, Alex Lutz, Jamel Debbouze, Jason Prietsley, Pierre Niney, François Civil ou encore Ludivine Sagnier. Pour finir en beauté, c’est même la star américaine Michael Douglas, qui incarne Benjamin Franklin, qui a eu les honneurs de la cérémonie de clôture ce mercredi soir.

Au-delà du glam qui fait le sel de Canneséries dans le sillage du célèbre festival de films, la compétition a présenté des oeuvres très diverses et plutôt sombres même si souvent l’ironie et l’humour grinçant était au rendez-vous. C’est notamment le cas de « The Zweiflers » qui a remporté le prix de la meilleure série décerné par un jury composé de Sofie Gråbøl, Amine Bouhafa, Alix Poisson, Olivier Abbou, Macarena García et Alice Braga, ainsi que celui des lycéens.

Sur un ton tragicomique qui n’hésite pas aborder les sujets du racisme et de l’antisémitisme dans l’Allemagne d’aujourd’hui, cette série de la ZDF créée par David Hadda, fan des « Sopranos », plonge dans les cuisines d’une célèbre brasserie familiale de Francfort au moment où le patriarche à sa tête, rescapé de la Shoah, songe à la vendre. Evidemment, ses projets vont être contrariés. Le rythme est enlevé, et le casting impeccable emmené notamment par Sunnyi Melles et Mike Burstyn impeccable.

Parmi les autres séries distinguées par le jury, «Dumbsday » a reçu le prix du meilleur scénario. Depuis le début de Canneséries, la Norvège est ainsi le seul pays toujours présent dans la sélection, et souvent récompensé. Dans cet opus, cinq personnes qui n’ont rien en commun vont se retrouver ensemble alors qu’un virus extrêmement contagieux a décimé toute la population. En possession d’un potentiel vaccin, ils vont partir à la recherche d’un abri gouvernemental secret où seraient cachés tous les gens clés du pays… Là encore, la comédie l’emporte sur le tragique malgré les circonstances. Une fin du monde en Absurdie.

Fort de son succès, le festival Canneséries entend bien être encore là l’année prochaine même si la grosse machine que représente désormais Séries Mania, qui a lieu en mars à Lille, lui fait de l’ombre. Cependant, un changement de date n’est pas exclu pour éviter que ces deux festivals entrent trop en concurrence pour la sélection des oeuvres.