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Climat : Ghassan Atallah, l’investisseur qui puise son optimisme dans l’océan

Écrit par le 1 février 2024


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A l’origine, rien ne semblait prédestiner Ghassan Atallah à rejoindre le combat contre la crise environnementale. « J’ai grandi au Liban, qui n’est pas vraiment le pays le plus engagé sur la question », sourit le jeune homme de 28 ans. Sur son CV, figurent un certain nombre d’universités prestigieuses. Après une licence en ingénierie mécanique à l’American University de Beyrouth, le Libanais a trouvé le temps de caser un job dans les conseils stratégiques à Dubaï, entre un master en finance à HEC Paris et un MBA à Harvard. Mais à cette époque, il prévoit avant tout d’investir dans le domaine de la technologie.

Quelques rencontres vont cependant faire légèrement dévier sa boussole. « L’un de mes meilleurs amis à Harvard commençait à travailler dans le milieu océanique. Nous avions de longues discussions à ce sujet. Il était vraiment passionné et m’a appris beaucoup de choses. J’ai commencé à m’y intéresser de plus en plus, jusqu’à me demander comment je pourrais combiner mes compétences en technologie et l’importance de développer notre connaissance de l’océan. », se remémore Ghassan Atallah. A peu près au même moment, il effectue un stage à la Fondation Prince Albert II de Monaco, où il apporte son expertise sur des sujets en lien avec l’océan. L’an dernier, le jeune homme a d’ailleurs fait partie de la première promotion du programme Re.Generation lancé par la fondation monégasque, laquelle se donne pour mission de former des leaders en faveur de l’environnement.

Des poissons et des algues

A l’heure qu’il est, Ghassan Atallah constitue son propre fonds. Si celui-ci consacrera ses investissements au domaine technologique, l’une des verticales les plus importantes sera consacrée aux océans. « Le réchauffement climatique est sans aucun doute l’un des plus grands problèmes auxquels le monde doit se confronter aujourd’hui. Face à cet enjeu, l’océan a un potentiel. Pourtant, nous n’avons exploré que 10 % de ce qu’il contient. Finalement, nous connaissons mieux l’espace que les océans ! » Pas question, alors, de s’attaquer véritablement au réchauffement climatique sans faire de l’or bleu un allié de choix.

Le Libanais, qui prévoit d’investir dans plusieurs compagnies privées, a déjà sélectionné un certain nombre de projets prometteurs. Lui tient particulièrement à coeur une société qui fait de l’aquaculture d’algues destinées à produire de l’énergie. « Le secteur des algues a beaucoup de potentiel, assure-t-il. A l’avenir, elles pourraient devenir une source d’alimentation incontournable. »

Une autre entreprise collecte des données sous la surface des océans pour estimer le niveau de population des espèces sous-marines.« Cette entreprise est très utile, notamment pour les gouvernements qui veulent protéger les poissons et réguler la pêche en toute connaissance de cause », précise Ghassan Atallah. Enfin, le jeune homme cite l’essor des turbines marines, qui apparaissent de plus en plus comme une solution prometteuse pour exploiter l’énergie renouvelable de l’océan. « L’objectif est désormais de les développer au maximum afin de rendre cette énergie la plus accessible possible. »

De l’alimentation à l’énergie en passant par la capture du carbone, tout y passe. Mais les industries qui s’intéressent au monde océanique sont encore relativement récentes. Alors que notre connaissance du milieu reste limitée, l’investisseur confesse devoir redoubler de vigilance et redouter le greenwashing : « Mon premier critère est de vérifier le background des personnes qui se lancent dans de telles entreprises. Quand j’investis sur quelqu’un, surtout dans un domaine comme celui-ci, je veux savoir d’où vient cette personne. »

Eviter l’inaction climatique

Faire de l’océan notre meilleur allié face au changement climatique, l’idée est dans de plus en plus de têtes. Il faut dire que celui-ci absorbe 90 % de la chaleur et un quart du gaz carbonique que nous rejetons dans l’atmosphère. Ces dernières années, scientifiques et activistes n’ont eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme pour rappeler que la mise en danger de l’océan réduisait les possibilités d’éviter la catastrophe environnementale. Acidification, diminution de l’oxygène, surpêche…, le dilemme est désormais le suivant : comment tirer parti des ressources de l’océan sans l’abîmer davantage ? Des projets industriels, comme le stockage du carbone dans les abysses marins, ne font ainsi pas consensus car leurs effets secondaires sont encore loin d’être connus.

Conscient des questionnements que peut soulever l’alliance entre technologie et écologie, Ghassan Atallah assure ne pas être un adepte béat du « technosolutionnisme ». « Nos projections climatiques prennent en compte les développements technologiques, explique-t-il. L’idée n’est pas d’arrêter de faire des efforts pour baisser nos émissions carbones, mais de permettre ces initiatives en parallèle afin que nous ayons toutes les cartes en main pour assurer un avenir viable. »

Le Libanais explique avoir gagné en optimisme au fil de ses études en Occident où, à ses yeux, les solutions face au changement climatique sont plus avancées que dans son pays d’origine. « Au Liban, les infrastructures ne permettent pas encore un mode de vie aussi sobre que nous le devrions, constate-t-il. Petit, j’ai toujours essayé de prendre des initiatives personnelles pour éviter d’avoir un effet négatif sur l’environnement. Au fil des années, cette cause est devenue très chère à mon coeur. » Le jeune homme salue toutefois les dernières avancées du pays du cèdre. Sur fonds de crise économique, les habitants se munissent de plus en plus de panneaux photovoltaïques pour ne plus dépendre d’une énergie coûteuse et trop centralisée.

Depuis l’été dernier, Ghassan Atallah a pu puiser son inspiration auprès de ses collègues de Re.Generation. Désormais, il dit apprendre au quotidien auprès de profils tous plus différents les uns que les autres, des scientifiques jusqu’aux activistes. « Ils m’ont donné des perspectives que je n’aurais jamais imaginées, reconnaît-il. J’ai espoir en cette génération porteuse de nouvelles solutions. » De retour à Dubaï en attendant de pouvoir boucler son fonds, le Libanais appelle à rester optimiste, « car c’est grâce à sa meilleure version de lui-même que l’humain peut avoir un impact vraiment positif ».

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