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Climat : les aides aux agriculteurs sont mal conçues

Écrit par le 25 janvier 2024


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Voilà qui tombe à pic. Le Haut Conseil pour le climat publie ce jeudi un rapport sur l’agriculture et l’alimentation que le gouvernement lira avec attention, lui qui cherche à muscler un projet de loi qui devait initialement être présenté cette semaine en Conseil des ministres.

Le constat du Haut Conseil est limpide sur deux points : le secteur agricole, et plus largement alimentaire, est très en retard dans sa trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre et les politiques publiques censées accompagner la transition climatique des agriculteurs ne sont pas bien calibrées. L’adaptation du monde agricole à la nouvelle donne climatique n’est pourtant pas hors de portée et le rapport fourmille de recommandations.

Une baisse trop lente des émissions

Les émissions de gaz à effet de serre du système alimentaire dans son ensemble (production agricole, transformation des aliments, transport, consommation) représentent 22 % de l’empreinte carbone de la France. Et les objectifs de baisse sont ambitieux : -50 % d’émissions d’ici à 2050.

Si l’on tient compte du seul secteur agricole, les émissions s’élevaient à 18 % du total en France en 2021, principalement constitué de méthane et de protoxyde d’azote, dont le pouvoir de réchauffement est plus élevé que celui du CO2.

La France est d’ailleurs le pays de l’Union européenne où les émissions agricoles sont les plus élevées, selon le rapport du Haut Conseil pour le climat. Si les émissions du secteur ont baissé (-13 % entre 1990 et 2021), le rythme reste trop lent et cette baisse, notamment pour l’élevage , résulte davantage des difficultés économiques du secteur que d’une réelle volonté de modifier les techniques d’élevage ou les habitudes de consommation.

Rendements agricoles réduits

Pour pouvoir tenir les objectifs fixés, le Haut Conseil estime qu’il faudrait réduire notre consommation de protéines animales d’au moins 30 % d’ici à 2050 et diminuer le recours à l’azote minéral dans les cultures de 40 % à 100 %.

Cette difficulté persistante à faire baisser les émissions du secteur est paradoxale car les agriculteurs sont les premières victimes du changement climatique : la dégradation des ressources en eau douce, les sécheresses à répétition ou encore les inondations mettent à mal les rendements. En 2022, la sécheresse a entraîné une baisse de 10,5 % des récoltes céréalières par rapport à 2021 ; les récoltes de maïs grains notamment ont reculé de près de 30 % sur cette période.

Un chiffre à noter  : « Le seuil de 2,6 milliards de dommages liés à la sécheresse serait dépassé en moyenne tous les dix ans si toutes les exploitations agricoles de métropole étaient assurées », indique le rapport.

Eviter le « feuilletage normatif »

« Les agriculteurs sont conscients dans leur vaste majorité de la nécessité de porter attention à ces questions environnementales », indique Marion Guillou, du Haut Conseil pour le climat. « Et les compétences sont d’ailleurs de plus en plus disponibles avec des formations à l’agro-écologie qui progressent. »

Utiliser des variétés ou des espèces de plantes plus tolérantes aux températures élevées, diversifier les cultures, revenir à de l’élevage en prairies : les solutions existent mais elles supposent un accompagnement et des financements.

« Ce dont on a besoin, ce sont des politiques transversales pour protéger les agriculteurs, qui concernent aussi tous les intermédiaires. Il y a certainement trop de normes environnementales , mais plus les politiques seront transverses, plus on évitera le feuilletage normatif », estime Sophie Dubuisson-Quellier, co-auteur du rapport du Haut Conseil pour le climat.

Des politiques non adaptées

Le rapport pointe les risques de mal-adaptation si les agriculteurs sont mal conseillés, comme le développement de l’irrigation massive dans les territoires où les apports d’eau sont amenés à diminuer.

« Le Plan stratégique national de la France n’est pas conçu ni dimensionné pour permettre aux agriculteurs et aux éleveurs de réduire les émissions de gaz à effet de serre », note le rapport. Ce que confirme Corinne Le Quéré, la présidente du Haut Conseil : « Les politiques agricoles ne sont pas suffisamment mobilisées à l’appui des politiques climatiques. La PAC notamment n’est pas conçue pour permettre aux agriculteurs de s’adapter au changement climatique, elle contribue plutôt au statu quo. »

En somme, si le secteur agricole est massivement subventionné, les aides dont il bénéficie n’incitent pas suffisamment, voire découragent les exploitants à faire évoluer leurs pratiques culturales.

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