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Climat : l’Etat face à un « mur d’investissements » pour rénover ses bâtiments

Écrit par le 28 mars 2024


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Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a donné des consignes strictes le mois dernier : il n’y aura « pas d’investissement dans l’immobilier s’ils ne répondent pas au changement climatique pour ce qui concerne l’immobilier public ». Concrètement, l’objectif est « d’avoir des bâtiments bien ventilés, bien rénovés, bien isolés, bien protégés du soleil », avait-il résumé lors d’une conférence de presse à Bercy.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on en est loin. La Cour des comptes, dans son rapport annuel , a jugé très sévèrement la politique de gestion immobilière de l’Etat en matière d’adaptation au changement climatique.

« Sobriété et investissement »

Pour le seul secteur de l’enseignement supérieur, qui représente environ un quart des bâtiments publics, le montant des sommes à investir pour adapter le bâti au changement climatique varie de 7 à 14 milliards d’euros selon que les estimations viennent du Sénat ou de France Universités. Un véritable « mur d’investissements », comme le reconnaît Thomas Cazenave, le ministre délégué au Budget.

« Notre stratégie pour l’immobilier de l’Etat repose sur deux piliers, la sobriété et l’investissement, qui nous permettent de traiter deux dettes. La dette financière et la dette écologique, la rénovation thermique des bâtiments constituant à terme une baisse significative de la facture d’énergie », rappelle-t-il aux « Echos ».

Un chantier colossal

Les objectifs sont clairs : -10 % d’émissions de gaz à effet de serre entre 2022 et 2024, et -25 % d’ici à la fin du quinquennat pour ce qui est de l’immobilier public. Quant au périmètre d’action, il est gigantesque : l’Etat possède 100 millions de m2 qui entraînent l’émission de 2,6 millions de tonnes équivalent CO2 par an et 16 TWh de dépenses énergétiques.

Face à ce chantier colossal, un début de financement a vu le jour avec le plan de relance de 2,7 milliards pour la rénovation énergétique des bâtiments publics, dont 1,2 milliard pour les établissements du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. « Tous les crédits ont été engagés et les plus de 900 projets lauréats quasiment exécutés », assure Sylvie Retailleau, la ministre de l’Enseignement supérieur, qui salue aussi le rôle important pour les universités du plan Campus, lancé à la fin des années 2000 et pour lequel environ 1,7 milliard d’euros d’intérêts ont été versés aux établissements depuis 2012.

Le rendement environnemental

En fin d’année dernière, la direction de l’immobilier de l’Etat a lancé un nouvel appel à projets pour accélérer la rénovation énergétique du parc immobilier public, doté de 550 millions d’euros en autorisations d’engagements supplémentaires, dont 118 millions pour l’enseignement supérieur et la recherche.

« Il faut sortir d’une présentation qui ne partirait que des montants investis. La question doit être double : quel est le gain écologique ? Et in fine, quel est le gain économique ? L’objectif n’est pas le nombre d’euros investis mais bien le résultat en matière de transition énergétique. On doit piloter nos projets au regard de l’impact environnemental. La rénovation thermique des bâtiments est l’un des grands chantiers du siècle », insiste Thomas Cazenave.

Cette prise de conscience sur la nécessité d’évaluer le rendement énergétique des dépenses est salutaire, mais le critère de l’euro investi par tonne de CO2 évitée, qui fait foi à Bercy, ne fait pas l’unanimité parmi les experts de la transition écologique. « Réaliser le maximum d’économies d’énergie au moindre coût d’investissement », comme s’y engage le gouvernement, est jugé trop court-termiste pour certains.

« Evaluer la dépense publique est un vrai sujet, mais c’est une question de méthode. Il faut être efficace et pas seulement efficient. En prenant comme critère le coût d’abattement, on va privilégier les travaux les moins chers avec les résultats les plus rapides, mais à la fin, il restera le plus dur à faire… et le plus cher. Or la transition écologique, ce n’est pas un sprint sur un an, mais une course sur cinquante ans », conclut Benoît Leguet, directeur du think tank I4CE.

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