En ce moment

Titre

Artiste

[qt-onairmini]

[qt-onairmini]


Colère des agriculteurs : les défenseurs de l’environnement « abasourdies » après la « pause » sur les pesticides

Écrit par le 1 février 2024


[ad_1]

« Entre la mise sur pause du plan Ecophyto et la remise en cause du rôle de l’Anses [l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, qui délivre les autorisations en matière de pesticides], nous avons l’impression de revenir sur quinze ans de travail ! Nous sommes abasourdis et écoeurés… », soupire Nadine Lauverjat, déléguée générale de l’association Générations futures.

Alors que les premières mesures annoncées pour calmer la colère des agriculteurs, vendredi, avaient totalement épargné les pesticides, le gouvernement a cette fois cédé à certaines revendications des syndicats agricoles sur le sujet. Gabriel Attal a notamment annoncé une « mise sur pause » du plan Ecophyto 2030 en cours d’adoption.

Echec cuisant des précédents plans

Il s’agit du troisième plan visant à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires de 50 % (à horizon 2030, par rapport à la période 2015-2017) après l’ échec cuisant des deux précédents. Doté d’une enveloppe supplémentaire de 250 millions d’euros, ce nouveau plan se voulait plus global que les précédents, avec une accélération de la recherche sur des produits alternatifs, et un accompagnement massif vers des pratiques agricoles plus écologiques.

Il explique cette mise en pause par la volonté de prendre « le temps de mettre en place un nouvel indicateur, et de reparler des zonages et de la simplification », a aussi déclaré le Premier ministre, sans plus de précision. Il a annoncé un Conseil d’orientation stratégique sur le sujet « dès la semaine prochaine », avec l’objectif d’aboutir « avant le Salon de l’agriculture », qui doit démarrer le 24 février prochain. « Une mise sur pause, ce n’est jamais très bon signe », souffle Nadine Lauverjat.

« Il ne s’agit pas d’abandonner le plan Ecophyto, mais de prendre le temps de le retravailler pour qu’il soit compris, efficace et utile pour tous », fait-on valoir au cabinet de Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, où l’on assure que les Zones de non-traitement (ZNT) ne sont pas remises en cause.

Vivement contestées par les syndicats agricoles, ces zones, imposées par une décision du Conseil d’Etat en 2019, définissent des distances de sécurité à respecter lors de l’utilisation de pesticides, pour protéger les riverains ou les cours d’eau. Le gouvernement en avait fait une ligne rouge. Mais Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, a indiqué que le gouvernement ferait appel de décisions de justice, qui avaient annulé des arrêtés préfectoraux sur la mise en oeuvre de telles ZNT.

Doute sur la politique écologique

Les agriculteurs ont par ailleurs obtenu gain de cause sur l’indicateur de mesure de l’utilisation de pesticides. Le gouvernement utilise aujourd’hui le Nodu (nombre de doses unités), qui représente le nombre de traitements appliqués par hectare. Les agriculteurs lui reprochent de ne pas refléter le recours à des produits moins nocifs, mais les ONG estiment qu’il permet de bien refléter la dépendance aux pesticides. Le gouvernement n’a pas précisé à ce stade par quoi il serait remplacé.

L’exécutif va aussi devoir expliciter le futur rôle de l’Anses, alors que Gabriel Attal a annoncé vouloir « sortir d’une situation où notre agence sanitaire se prononce sur des produits sans coordination avec le régulateur européen », afin que les agriculteurs français ne se voient pas interdire de molécules autorisées dans les autres pays européens. « Elle ne pourra plus faire son travail, c’est un recul énorme ! », regrette Nadine Lauverjat.

Après les mesures dévoilées la semaine dernière (recul sur la taxation du GNR, réduction des délais de recours), puis la flexibilité accordée par Bruxelles sur les jachères cette semaine, ces nouvelles annonces jettent un sérieux doute sur la politique écologique du gouvernement. D’autant qu’il avait déjà reculé sur les redevances sur les pesticides qui devaient alimenter les agences de l’eau.

« Le gouvernement a-t-il vraiment l’ambition d’aider les agriculteurs à changer de modèle ? », s’interroge Thomas Uthayakumar, à la Fondation pour la nature et l’homme (FNH). « Si c’était le cas il se trompe de réponse : ce ne sont pas ces mesures qui leur garantiront un revenu digne, sans lequel ils n’auront pas les moyens de revoir leurs pratiques pour engager leur transition écologique ».

Au contraire pour les ONG écologistes. Sur le long terme, ils seront les premiers à souffrir de l’appauvrissement des sols et de l’effondrement de la biodiversité liés à un usage extensif de pesticides – pour ne pas parler de l’impact sur leur santé, alertent-elles.

[ad_2]

Source link


Continuer la lecture