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Colère des agriculteurs : Marc Fesneau, un ministre discret au front derrière Gabriel Attal

Écrit par le 26 janvier 2024


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On ne se refait pas. Marc Fesneau déteste tout ce qui peut ressembler à une mise en scène. Alors mardi, si le ministre de l’Agriculture a très vite décidé, avec Matignon, de se rendre à Pamiers en Ariège, pour, a-t-il sobrement déclaré devant la mairie, « témoigner de l’émotion de la nation face au drame » qui venait de toucher les agriculteurs sur place – avec le décès d’une agricultrice puis de sa fille dans un accident sur un barrage -, il a un instant hésité par pudeur.

Pas la peine d’ulcérer plus encore un terrain qu’il sait déjà très éprouvé. Mais impossible de ne pas marquer le coup. « C’est une crise du trop-plein, avec une accumulation et une conjonction de sujets conjoncturels et structurels », dit-il. Il y voit un besoin de « reconnaissance », de considération, une « colère contre la relégation, le mépris, le déclassement ».

Forcer sa nature

Ce qu’il appelle aussi « le tabassage » des agriculteurs dans une société qui, en même temps, selon un sondage Elabe publié mercredi, soutient leur mouvement à 87 %. Une crise, aussi, dans laquelle il reconnaît le besoin de « cohérence », alors qu’en période d’inflation par exemple, l’accent à Bercy a été mis sur les demandes à la grande distribution de baisse des prix. Difficile pour les revenus des agriculteurs, malgré les lois Egalim.

Discret et pourtant habitué des assemblées, des estrades et du terrain – élu local depuis près de trente ans dans la Beauce et sa commune rurale de Marchenoir (Loir-et-Cher), élu et réélu député en 2017 et 2022 -, Marc Fesneau a dû forcer un peu sa nature ces derniers jours pour aller « à la bataille » comme il dit.

Au coeur des discussions avec les syndicats, le voilà aussi contraint de se déployer dans les médias. A la clé, des annonces, dont certaines ont tardé à venir au goût des agriculteurs concernés et ne suffisent plus à éteindre l’incendie.

A la clé aussi, le report du projet de loi agricole pour le retravailler – le muscler – d’ici au Salon de l’agriculture. Le texte doit, entre autres, retrouver la partie simplification qu’il avait perdue au fil des arbitrages avant le remaniement, sous la houlette d’une Elisabeth Borne chargée de la planification écologique.

Ce qui a poussé certains, à l’Assemblée comme sur le terrain, à s’interroger sur le poids politique du ministre de l’Agriculture et, dixit un ténor de la majorité, « sa crédibilité ». « S’il retrouve tous ses articles, cela renforcera le ministre », veut croire Jean-Baptiste Moreau, ancien agriculteur et ex-député de la majorité, régulièrement consulté par l’exécutif.

Quintessence de centriste

Mardi et mercredi, c’est aussi Marc Fesneau, canardé de questions, que le Premier ministre Gabriel Attal a laissé ferrailler dans le chaudron de l’Assemblée. Et le ministre, dans son style, d’appeler « à ne pas céder à la facilité et la démagogie », à « ne pas chercher de bouc émissaire » – ni l’Europe ni les « grandes transitions imposées par le dérèglement climatique » -, à « conjuguer transition et équilibre économique », à « résoudre l’équation de la surcharge de normes »…

« C’était un sacré steeple chase ! C’est une quintessence de centriste, tout ce que le Modem est capable de produire, sans cesse en train de dire qu’il prend sa part, qu’il n’a pas tout bien fait. Très démocrate-chrétien. Cela peut fonctionner et en même temps, bien que très rural, chasseur, à jour de ses dossiers et de ses interlocuteurs, il n’a jamais émergé comme un ministre mascotte. Ce n’est pas un Chirac », relève un macroniste de la première heure.

Une « caisse de résonnance »

« C’est un bon binôme, il est dans l’écosystème », défend l’entourage de Gabriel Attal, désormais en première ligne dans la crise . « Il connaît par coeur les interlocuteurs, mais ils veulent aussi être reçus au plus haut niveau », nuance une source gouvernementale. « C’est normal, il ne va pas régler cette crise à lui tout seul », balaie un proche de Marc Fesneau.

Ministre de l’Agriculture depuis mai 2022 – il avait refusé le poste en 2017, souhaitant se consacrer à son mandat de député -, celui qui baigne dans le milieu de longue date – il a débuté à la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher – veut se voir, ces derniers jours, comme une « caisse de résonnance » sur les sujets à traiter. Il veut aussi « embarquer avec lui » les autres ministres concernés, à la Transition écologique avec Christophe Béchu, à l’Economie avec Bruno Le Maire, pour espérer aboutir à des mesures assez fortes… et sans dissonance.

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