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Colère des agriculteurs : une délicate gestion du maintien de l’ordre pour Gérald Darmanin

Écrit par le 30 janvier 2024


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Rungis tiendra-t-il ? Parti d’Agen en début de semaine, un convoi d’agriculteurs placé sous l’égide de la Coordination rurale a bien l’intention de rejoindre, pour le bloquer, le Marché d’intérêt national (MIN) situé au sud de Paris. Ce mardi, en début de journée, les forces de sécurité ont tenté de le bloquer sur l’autoroute A20, dans la Haute-Vienne, mais les 200 tracteurs ont réussi à contourner le barrage pour poursuivre leur avancée.

La question du blocage du MIN de Rungis, le ventre de Paris qui a remplacé les Halles en 1969, est sensible : la poursuite de son activité fait partie des « lignes rouges » que s’est fixées le gouvernement face aux mouvements des agriculteurs en colère.

15.000 policiers et gendarmes mobilisés

C’est aussi un objet de discorde entre les syndicats agricoles, la FNSEA étant contre ce blocage. « Notre objectif, ce n’est pas d’affamer les Français, on veut les nourrir. Et donc ceux de nos compétiteurs syndicaux qui veulent aller à Rungis pour faire le coup de force, nous, on a dit depuis le début que ce n’était pas une bonne idée », a déclaré ce mardi sur Europe 1 Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA .

En matière de maintien de l’ordre, l’exécutif avance sur une étroite ligne de crête. Pas question de s’opposer frontalement aux agriculteurs , dont les revendications sont considérées comme « légitimes » par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Par le passé, la colère des agriculteurs a généré des violences (avec d2 morts en 1976 dans le Languedoc-Roussillon), ce qui incite aussi l’exécutif à avancer avec prudence.

Mais pas question non plus de bloquer le pays. Sur le terrain, cela se traduit de deux façons. D’un côté, les policiers et gendarmes ont reçu pour ordre de faire preuve de modération – certains accompagnent même les agriculteurs dans la mise en place des barrages sur les autoroutes – et ne doivent pas aller au contact. Ils ne doivent pas « intervenir » sur les blocages mais les « sécuriser », alors que le mouvement a été marqué, la semaine dernière, par un accident mortel qui a provoqué la mort d’une agricultrice et de sa fille.

La réponse à la souffrance des agriculteurs ne se fait pas en envoyant les CRS

Gérald Darmanin Ministre de l’Intérieur

D’un autre côté, outre l’absence du blocage de Rungis, le gouvernement s’est fixé comme lignes rouges l’accès au centre de Paris et aux grandes capitales régionales, ainsi qu’aux aéroports. Le nombre de points de blocage ou celui d’agriculteurs mobilisés au niveau national reste secret et ne fait l’objet d’aucune communication de l’exécutif. Au total, 15.000 gendarmes et policiers sont mobilisés depuis le début du mouvement.

« La réponse à la souffrance des agriculteurs ne se fait pas en envoyant les CRS », a déclaré Gérald Darmanin la semaine dernière. Ce mardi, lors de ses voeux au syndicat policier Alliance-Unsa, le ministre de l’Intérieur a une nouvelle fois évoqué les « légitimes revendications du monde agricole ».

« Deux poids deux mesures »

Après ces propos, il s’est attiré les foudres de la gauche qui a dénoncé un « deux poids deux mesures » dans la gestion des mouvements sociaux. A gauche, on rappelle que lors de la contestation contre la réforme des retraites, la Place Beauvau n’avait pas fait preuve d’une telle mansuétude.

Mais au ministère de l’Intérieur, on n’oublie pas que le mouvement est extrêmement populaire auprès des Français. Selon un sondage réalisé la semaine dernière par Odoxa pour « Le Figaro », 93 % des personnes interrogées ont une image positive des agriculteurs, et 89 % soutiennent le mouvement. Tant que les violences restent ultra-minoritaires et les lignes rouges respectées, l’équilibre est tenu en matière sécuritaire.

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