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Dans la forêt des Hautes-Bruyères, des crédits carbone pour préserver climat et biodiversité

Écrit par le 15 avril 2024


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Un châtaignier bicentenaire dans la forêt des Hautes-Bruyères (Yvelines), le 11 avril 2024.

Collée à la route départementale entre Coignières et Saint-Rémy-l’Honoré (Yvelines), une partie de la forêt des Hautes-Bruyères fait en quelque sorte office de parcelle témoin. Ici, 12 hectares de chênes ont été coupés, en trois fois, sur une quinzaine d’années. La vente de bois a rapporté 300 000 euros. Depuis, la régénération naturelle a bien fonctionné. De tout jeunes chênes poussent au milieu de merisiers, de châtaigniers. Des pins ont été plantés, pour diversifier et « boucher les trous ».

« D’un point de vue écologique, ces coupes ont créé un milieu ouvert temporaire qui peut être bénéfique à certaines espèces comme le pouillot véloce ou la linotte mélodieuse, observe l’expert forestier Philippe Gourmain, qui gérait ce bois au moment de l’exploitation. Mais le puits de carbone en a pris un coup. »

Tout cela, c’était « avant » : au cours des vingt prochaines années, aucune coupe de cette ampleur ne devrait avoir lieu aux Hautes-Bruyères. Le propriétaire, la société d’investissement forestier France Valley, s’est engagé à conserver au moins 80 % du volume de bois. En contrepartie, sa forêt générera des crédits carbone, et donc des revenus.

Un pari complexe

A l’origine de cette opération se trouve une start-up, La Belle Forêt, créée en 2021 par Philippe Gourmain, qui fut président des experts forestiers de France, et Matthieu de Lesseux, ancien président des agences de publicité Havas Creative et DDB. Leur ambition : inciter les propriétaires à garder du bois en forêt et à mettre en place une gestion sylvicole bénéfique au climat et à la biodiversité, grâce aux crédits carbone.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La forêt française, un puits de carbone en péril

L’enjeu est majeur, et le pari complexe. Le puits de carbone des forêts françaises s’effondre, rendant d’autant plus compliqué le respect des engagements climatiques, et la fragilisation des espèces et des écosystèmes se poursuit du fait des activités humaines. Mais le marché des crédits carbone volontaires souffre d’une mauvaise réputation.

Début 2023, une enquête du Guardian a notamment révélé que plus de 90 % des crédits certifiés par Verra, l’un des standards les plus importants au monde, ne correspondaient pas à de réelles baisses d’émissions. En France, le Label bas-carbone, créé par l’Etat en 2018, est aussi critiqué pour ne pas prendre suffisamment en compte la biodiversité et pour encourager les plantations plutôt que la préservation de l’existant.

Les fondateurs de La Belle Forêt ont bien conscience des doutes pesant sur le secteur. « Nous sommes très rassurants par rapport à toutes ces polémiques, car nous proposons un crédit carbone local et transparent, défend Matthieu de Lesseux. Si quelqu’un a un doute, il suffit de venir voir sur place. Et au prix où nous vendons la tonne de carbone, si c’est juste pour faire du greenwashing, cela n’a pas d’intérêt. »

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