D’où vient le « flow », ce mystérieux moment de grâce des musiciens ?

« Laissez-moi, j’suis dans ma zone », chante Orelsan dans « La fête est finie ». Comme lui, musiciens, sportifs, créateurs ou gamers rêvent tous d’atteindre « la zone », le « flow », cet état second, cette bulle où tout devient évident, facile . Un état décrit il y a cinquante ans par le psychologue américano-hongrois Mihály Csíkszentmihályi mais qui reste mystérieux.

Pour mieux cerner l’apparition du flux créatif, des chercheurs du laboratoire sur la créativité de l’université Drexel, à Philadelphie, ont étudié par neuroimagerie l’activité du cerveau de joueurs de jazz en plein processus d’improvisation (Neuropsycologia, avril 2024). Trente-deux guitaristes de jazz – certains expérimentés, d’autres moins – équipés d’un casque EEG (électroencéphalogramme) ont improvisé sur six morceaux avec un accompagnement de basse, de piano et de batterie. La créativité de ces 192 prises a ensuite été évaluée par quatre experts du jazz.