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Education nationale : après la tempête Amélie Oudéa-Castéra, Nicole Belloubet cherche à apaiser

Écrit par le 9 février 2024


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C’est un discours tout en nuances, d’apaisement, qu’a prononcé Nicole Belloubet, lors de la passation de pouvoirs avec Amélie Oudéa-Castéra, ce vendredi. Après un mois de polémiques , la ministre de l’Education nationale sortante paraissait soulagée de ne conserver que le portefeuille des Sports.

Celle qui lui succède a voulu rassurer. Nicole Belloubet s’est d’abord présentée comme « professeure », « le plus noble des métiers » – elle est agrégée de droit public et professeure des universités. L’Education nationale est « mon milieu naturel », « mon milieu d’origine », a-t-elle lancé, comme pour signifier à des enseignants qui avaient jugé sa prédécesseure « hors sol » qu’elle était l’une des leurs. « Ils me trouveront à leurs côtés en toutes circonstances », a insisté l’ancienne rectrice d’académie, à Limoges puis à Toulouse.

« Classes hétérogènes et groupes réduits »

A l’heure où nombre d’enseignants et de chefs d’établissement sont vent debout contre la mise en place des « groupes de niveau » au collège, elle n’a pas prononcé cette expression si irritante, préférant dire qu’il faudrait « trouver ensemble la voie vers une organisation flexible des enseignements, articulant classes hétérogènes et groupes réduits, pour répondre aux besoins spécifiques des élèves dans certains apprentissages fondamentaux ».

Les groupes de niveau vont se mettre en place, les organisations syndicales sont opposées, mais j’assume de dire que cette mesure, elle est nécessaire.

Gabriel Attal Premier ministre

« Une belle pirouette pour ne pas mentionner les groupes de niveau ! a commenté sur X (anciennement Twitter) l’ancien recteur et ex-directeur de cabinet du ministre Vincent Peillon, Pierre-Yves Duwoye. N’empêche que les textes sur la table, rejetés par la communauté éducative, ne s’embarrassent pas, eux, de formules, pour organiser un tri scolaire violent pour les pauvres […] » « Nous ne nous contenterons pas de discours, nous voulons des actes ! » a tweeté Guislaine David, secrétaire générale du principal syndicat du primaire, FSU-SNUipp.

Mots pesés

Gabriel Attal a été très clair : « Les groupes de niveau vont se mettre en place, les organisations syndicales sont opposées, mais j’assume de dire que cette mesure, elle est nécessaire », a-t-il souligné jeudi soir, sur France 2.

« Nos élèves pourront bénéficier d’un enseignement ajusté à leurs besoins, tout en poursuivant les objectifs communs à la classe », affirme encore la nouvelle ministre, en pesant ses mots. Elle veut « un système qui contribue à réduire les inégalités sociales, qui refuse tout tri social et qui n’exclut pas les élèves par l’échec ». Elle sait que ce tri est l’un des noeuds de la réforme du collège. « Je trie mes déchets, pas mes élèves », pouvait-on lire dans les rassemblements d’enseignants lors de la grève massive du 1er février dernier .

Pour autant, Nicole Belloubet continue de parler du « choc des savoirs » – le plan annoncé début décembre par Gabriel Attal. La ministre dit vouloir « redonner du sens pour que les enfants retrouvent les chemins de l’émancipation républicaine, redonner du sens pour que les enseignants soient confortés dans leurs engagements pour l’école, redonner du sens pour que les parents aient confiance dans notre système éducatif ».

Pour « progresser ensemble », il faudra « de la lucidité », avance-t-elle prudemment, en indiquant que « l’école française ne fonctionne pas de façon satisfaisante au moins pour 25 à 30 % des élèves de 15 ans qui ont des résultats insuffisants pour évoluer » . La nouvelle ministre n’arrive pas avec un nouveau programme comme aurait voulu le faire François Bayrou . Elle s’appuiera, « bien entendu, sur toutes les avancées actées par [ses] prédécesseurs », notamment sur les « savoirs fondamentaux ».

« L’efficacité » de l’école

« La nécessité de faire évoluer [les] pratiques pédagogiques » est toujours à l’ordre du jour. La réforme de la formation initiale et continue des enseignants, aussi, car c’est « l’alpha et l’oméga des systèmes qui réussissent dans le monde ».

Il faut que l’école soit « efficace » en termes de résultats scolaires. Et qu’elle favorise « des coopérations fertiles entre élèves, entre enseignants, entre établissements, et avec les acteurs culturels et économiques, sociaux, nationaux et territoriaux, au plus près de chaque école et de chaque établissement ». La ministre n’en dit pas plus. Elle ne parle pas non plus de revalorisation ni de conditions de travail des enseignants.

Quant au retour de l’autorité et au port de l’uniforme auxquels l’exécutif est attaché, l’ancienne rectrice, qui les jugeait comme autant de « fariboles » en 2016, compte bien s’inscrire dans la nouvelle ligne gouvernementale. « Le respect et l’autorité sont évidemment constitutifs de ce cadre rassurant » nécessaire à l’épanouissement des élèves, justifie-t-elle. « Comme rectrice et comme enseignante, puis comme ministre de la Justice, j’ai pu observer les dérèglements que produit l’oubli de ces valeurs de respect et d’autorité. »

Mettre en oeuvre le programme, sans renier ses anciennes convictions : telle est la voie étroite, véritable ligne de crête, de Nicole Belloubet.

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