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Festival BD d’Angoulême : 5 romans graphiques à ne pas manquer

Écrit par le 25 janvier 2024


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Du 25 au 28 janvier se tient le festival d’Angoulême, rendez-vous incontournable des amateurs de bandes dessinées. La veille de l’ouverture, c’est à Posy Simmonds, dessinatrice de presse britannique au Guardian devenue pionnière du roman graphique, que le jury a remis le Grand Prix pour récompenser l’ensemble de sa carrière. Une prestigieuse lauréate qui a su s’emparer avant l’heure d’une tendance qui aujourd’hui fait fureur auprès d’un public d’adultes. Selon GFK, le roman graphique représentait 29 % des BD de genre achetées en 2022 avec des ventes multipliées par 7 en près de 10 ans.

« Les évolutions de l’imprimerie ont permis de ne plus se contraindre à des albums de 64 pages », explique Jean-Luc Fromental, directeur de la collection Denoël Graphics qui édite notamment Posy Simmonds. « Mais la popularité du roman graphique s’explique aussi par l’existence d’un nouveau lectorat adulte qui n’a pas quitté la bande dessinée à l’adolescence mais a suivi sa mutation dans un registre plus exigeant avec des thématiques qui correspondent davantage à cette génération abreuvée d’images ».

Pour lui, la romance selon Posy Simmonds, avec laquelle il collabore depuis 20 ans pour son album « Gemma Bovery » ou encore « True Love », qui lui vaut une exposition au Centre Pompidou jusqu’en avril 2024, illustre parfaitement les enjeux du format et sa complexité : « En lisant ses oeuvres vous perdez complètement conscience d’être en train de lire un texte imprimé ou de regarder une histoire dessinée avec des bulles et des personnages qui parlent. Vous passez de l’un à l’autre sans rupture. C’est une expérience absolument immersive ». Et à présent, l’artiste n’est plus la seule représentante de ce terrain fertile de l’imagination. Voici cinq romans graphiques à ne pas louper.

Le ciel dans la tête d’Antonio Altarriba

Fresque picaresque au souffle épique sur les traces d’un jeune migrant, « Le Ciel dans la tête » utilise tous les atouts dont dispose le roman graphique face à la simple bande dessinée pour raconter une histoire sanglante et riche en couleurs, au coeur des préoccupations de notre époque.

Fiction aussi politique que poétique, l’histoire d’Antonio Altarriba entraîne le lecteur sur presque 150 pages du Congo en Espagne, en restituant une image complexe des différents continents que traverse le personnage principal. Mais à sa conception, le défi n’était pas gagné, comme l’explique Jean-Luc Fromental : « Sergio García Sánchez, le dessinateur, a confié à Altarriba après la première lecture du script qu’il ne pensait pas pouvoir le faire tellement l’histoire était abominable. Ensuite nous avons réfléchi ensemble et la beauté graphique et l’incroyable souplesse de la narration a rendu le travail possible. L’équilibre s’est établi entre la beauté du livre et sa brutalité ».

Le Ciel dans la tête, Antonio Altarriba, Sergio Garcia Sanchez, 144 pages, Denoël Graphic, 28 euros, 2023.

L’homme gêné de Matthieu Chiara

Dans ce romain graphique très contemporain, Matthieu Chiara décrit le quotidien d’un homme dépressif dont les journées sont rythmées par l’incapacité d’avancer, avec, parfois, le plaisir rare de caresser un chat ou d’éviter les fantômes dont il pense qu’ils hantent ses rideaux. Le voilà contraint de sortir de ce train-train monotone et sans saveur, parfaitement retranscrit dans une succession étourdissante de cases en noir et blanc, quand il rencontre sa jolie voisine.

« L’homme gêné », avec son antihéros qui ne manque pas de susciter le rire, parle sans complexe à une génération marquée par le confinement, l’insolation, et la complexité des rapports sociaux.

L’homme gêné, Matthieu Chiara, 288 pages, Editions l’Agrume, 26,90 euros, 2023.

Les Guerres de Lucas de Laurent Hopman

Illustré par Renaud Roche, un prodige du mouvement et des éclats de couleurs, « Les Guerres de Lucas » se fait la genèse de la création de « Star Wars » et de la naissance d’un cinéaste de renom à travers de nombreuses anecdotes croustillantes. Toujours ludique, cette biographie en bulles rassemble le septième et le neuvième art.

Etrangement ignoré par le Festival d’Angoulême, cet ouvrage quasi documentaire remporte néanmoins le prix BD de France Info et celui de la Fnac. Deux des récompenses les plus prestigieuses du secteur. Une manière de célébrer une création française sur l’un des réalisateurs américains les plus populaires de l’histoire. Accessible, rythmée et efficace, « Les Guerres de Lucas » est une redécouverte inattendue d’une saga culte par les coulisses.

Les Guerres de Lucas, Laurent Hopman, Renaud Roche, 208 pages, Demans Edition, 24 euros 90, 2023.

Un véritable bijou de making-of

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Des Maux à dire de Beatriz Lema Rivera

A des lieues de la simple bulle de bande dessinée, Beatriz Lema Rivera explore la difficulté de vivre avec une maladie mentale et une mère abusive à travers un médium pour le moins original : celui de la broderie. Sur les pages, les points de croix forment un chemin vers la guérison et l’acceptation.

Dans un style graphique puissant qui complimente la dureté du texte, la dessinatrice et scénariste partage une histoire touchante à mi-chemin entre la candeur de l’enfance et la noirceur du monde adulte. Une création unique plébiscitée dans la sélection officielle et également en lice pour le prix du public France Télévision.

Des Maux à dire, Beatriz Lema Rivera, 184 pages, Editions Sarbacane, 25 euros, 2023.

Les Oiseaux de papier de Mana Nesteyani

Première fiction du dessinateur et auteur iranien Mana Neyestani, plus habitué à recourir à l’autobiographie pour décrire les difficultés de son exil politique, « Les Oiseaux de papier » raconte le périple d’un homme au coeur des montagnes du Kurdistan Iranien chargé de transporter de la contrebande entre les deux pays.

Drame haletant, le récit emprunte la voie du reportage graphique pour souligner avec des coups de crayons aiguisés l’ascension vertigineuse d’un groupe d’homme contraints de s’aventurer sur ces flancs de montagne pour survivre. Un style sobre et implacable qui a permis à cette tragédie humanitaire, coédité par Çà et là et Arte, de se hisser dans la sélection officielle d’Angoulême et de remporter la mention spéciale du Jury oecuménique de la bande dessinée.

Les Oiseaux de papier, Mana Nesteyani, 208 pages, Ca et là et Arte, 20 euros, 2023.

« L’Arabe du futur », une oeuvre-monde

Lauréat du Grand Prix du festival d’Angoulême en 2023 (et président de la présente édition), Riad Sattouf a lui aussi participé à populariser le roman graphique avec sa série « L’Arabe du futur », publiée entre 2014 et 2022 en six tomes, qui reconstitue de manière autobiographique l’enfance et l’adolescence de l’auteur entre la Syrie et la Bretagne.

Pour l’occasion, le festival lui a consacré une exposition massive qui offre une nouvelle perspective sociale et géopolitique à cette oeuvre grâce à des planches originales inédites, des témoignages de personnalités proche de l’auteur, comme Leila Slimani ou encore Vincent Lacoste . Voyage entre l’Orient et l’Occident, ce projet est également un saut dans le temps à la découverte du paysage de la bande dessinée et de l’art des années 2000 qui ont nourri Riad Sattouf.

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