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François Bayrou : les impasses du « moi je »

Écrit par le 8 février 2024


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Deux scènes jumelles ou presque. Mercredi 31 janvier, Gabriel Attal reçoit les patrons des deux principaux syndicats agricoles. Il lâche, beaucoup. Une semaine plus tard exactement, il est en tête à tête téléphonique avec François Bayrou. Il tient, refuse de lui donner carte blanche pour l’Education nationale.

Comment expliquer cette différence ? Arnaud Rousseau (FNSEA) a des troupes derrière lui, en l’occurrence des tracteurs bloquant les autoroutes. François Bayrou est seul, de plus en plus.

La majorité tangue

Quand la loi immigration sort de CMP le 19 décembre, il voit rouge. Je vais dire à l’AFP que j’appelle à voter contre, gronde-t-il, avant de se raviser : ses troupes ne l’auraient pas suivi. Quinze jours plus tard, nouveau coup de sang. Le Modem va présenter une liste autonome aux européennes , fait-il fuiter. Mais rien ne se passe : il n’avait prévenu personne et personne n’a embrayé.

Cette semaine de crise, même scénario : il négocie un poste en solo, il claque la porte en solo et brandit « un désaccord profond sur la politique à suivre » qui sonne comme une rupture du pacte majoritaire. Parle-t-il de lui ou du Modem ? C’est la même chose, estime-t-il. Sauf que le soir, le Modem lui signifie l’inverse. « On ne mourra pas pour une aventure solitaire », dit un membre. Marc Fesneau rassure le groupe des députés : on reste dans la majorité, on pèse mieux dedans que dehors.

Les troupes sont ainsi, elles peuvent être attachées au patriarche et savoir ce qu’elles lui doivent, mais ne pas vouloir le suivre dans ses échappées personnelles. D’autant que plus elles s’autonomisent, plus il fait comme si leur soutien était inconditionnel. « Moi je » et rien d’autre. François Bayrou crie victoire pour sa relaxe judiciaire sans un mot pour ses proches lourdement condamnés.

S’il prône dans les médias l’équilibre dans la majorité, les macronistes rapportent qu’en coulisse il ne se bat pas pour ses proches. Dans la crise actuelle, il a toutes les peines du monde à avancer des arguments de fond. Il n’a pas eu la place espérée, il s’est senti « humilié », sans doute ne faut-il pas chercher plus loin.

Au moment de gérer le grand lion, Emmanuel Macron et Gabriel Attal savent tout cela. Il rugit fort mais il peut peu. La majorité tangue mais elle tient, cahin caha. Le partenaire est fâché mais a-t-il d’autre choix que de s’adoucir ? Surtout quand le parquet fait appel de la relaxe. Le chef de l’Etat qui n’a guère aimé la séquence (et le fait savoir) a renvoyé la gestion du lion à son Premier ministre. Gabriel Attal qui ne voulait pas de François Bayrou l’a mis face à ses contradictions sur l’école.

A qui se demandait comment les deux allaient mener leur duo, voici la démonstration d’une certaine complémentarité. Le cas échéant, elle permettra au président de reprocher au Premier ministre son manque de doigté humain. La Ve République a tout prévu.

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