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Grève dans l’éducation : exaspérés par les polémiques autour d’Amélie Oudéa-Castéra, les enseignants veulent se remobiliser

Écrit par le 1 février 2024


Les propos de la nouvelle ministre de l’Education nationale sur l’absentéisme des profs dans le public ont créé un fort émoi au sein de la communauté enseignante. Et renforcé la motivation à faire grève massivement jeudi 1er février.

Pour prendre le pouls d’une grève des profs en pleine préparation, le cahier des slogans reste le meilleur tensiomètre. Si la grève des enseignants, jeudi 1er février, avait déjà été annoncée par plusieurs syndicats en décembre, nul doute que l’entrée fracassante d’Amélie Oudéa-Castéra au ministère de l’Education nationale a renforcé l’appel à la mobilisation. Et la récente controverse qui a touché la ministre a visiblement inspiré SUD-Education : « Le tri social, c’est dégueulasse / Et l’école publique, c’est trop la classe » « Olélé Olala, Oudéa-Castéra, retourne à Stanislas ! » « De l’argent, il y en a dans les caisses de Stanislas, et l’argent on l’prendra dans les caisses de Stanislas ! »

Amélie Oudéa-Castéra, qui cumule désormais les portefeuilles de l’Education, de la Jeunesse, des Sports et des JO, a été vivement critiquée dès sa prise de fonction pour avoir justifié par « des paquets d’heures non remplacées » à l’école publique Littré, à Paris, le transfert de ses enfants dans l’établissement privé catholique Stanislas. Depuis, la polémique n’a pas cessé, entre le démenti de l’ancienne institutrice de son fils auprès de Libération et les révélations de Mediapart sur le contournement de Parcoursup et la non-mixité choisie à Stanislas. De quoi raviver le besoin de défendre l’école publique au sein de la communauté enseignante. « Il y a toujours eu un débat de fond sur le privé et Amélie Oudéa-Castéra a réveillé cela en dénigrant le public », remarque Maud Valegeas, cosecrétaire fédérale de SUD-Education.

« Nos collègues sont très remontés, il y a un très fort sentiment de mépris. »

Maud Valegeas, cosecrétaire fédérale SUD-Education

à franceinfo

Ce contexte particulier laisse présager une mobilisation supérieure à celle du 12 décembre. Selon les chiffres du ministère, il y a un mois et demi, la participation était de 1,09% dans les collèges, 4,02% dans les lycées d’enseignement général et technologique et 10,81% dans les lycées professionnels.

« On a plusieurs équipes syndicales qui ont l’impression que ça prend bien. On espère que cela se traduira aussi par une présence dans les cortèges », relève Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT. Si son syndicat a appelé plus tardivement à faire grève, en janvier, « les propos de la ministre, qui ont exaspéré et mis en colère tout le monde », ont été l’un des éléments déclencheurs pour se rallier à la mobilisation, souligne cette représentante. Selon la FSU-SNUipp, principal syndicat du premier degré, 40% des enseignants de maternelle et de primaire devraient être en grève jeudi. Il prévoit aussi 65% de grévistes à Paris.

« Ils n’ont certainement pas envie d’un nouveau front »

Augmenter les salaires, renoncer aux suppressions de postes, résorber la crise du recrutement, dénoncer la précarité des AESH… Les revendications, telles qu’elles ont été annoncées en décembre avant l’arrivée d’Amélie Oudéa-Castéra, « sont plus que jamais d’actualité », estime Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. « Pour défendre l’école publique, on a besoin de personnels qualifiés, bien rémunérés et respectés », résume la responsable syndicale, pour qui cette école « ne trie pas les élèves et a vocation à faire réussir tout le monde »Alors que la mobilisation des agriculteurs se poursuit, Sophie Vénétitay veut croire que celle des profs sera également « scrutée par l’Elysée et Matignon ». « Ils n’ont certainement pas envie d’être sur un nouveau front », suggère-t-elle.

Autre point de crispation : la mise en place des groupes de niveau, au moment où se décide la dotation horaire globale (l’ensemble des moyens d’enseignement attribués à un établissement) pour la rentrée 2024. « Dans beaucoup de collèges, les chefs d’établissement vont être contraints de supprimer des heures d’enseignement pour intégrer les groupes de niveau. C’est par exemple le cas des groupes à effectifs réduits en langue vivante ou des cours de latin et d’allemand », alerte Catherine Nave-Bekhti. « Cette réforme n’est pas financée et va se faire au détriment d’autres dispositifs », dont certaines heures dans les classes Segpa, estime également Maud Valegeas

LIEN : https://www.francetvinfo.fr/societe/education/greve-dans-l-education-exasperes-par-les-polemiques-autour-d-amelie-oudea-castera-les-enseignants-veulent-se-remobiliser_6332334.html


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