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La chronique de Marc Lambron : pré-histoire de Sciences Po

Écrit par le 29 mars 2024


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Des événements récents ont créé l’émoi rue Saint-Guillaume, siège à Paris de l’Institut d’études politiques. Le vénérable amphi Emile Boutmy a été rebaptisé « Salle Gaza » par des étudiants radicalisés, lesquels en ont écarté des élèves opposés à ce forçage, non sans lancer à l’une au moins de ces irrédent.e.s de malséants propos antisémites. Les plus hautes autorités de l’Etat s’en sont émues, tandis qu’Eric Zemmour vitupérait un établissement qui serait devenu « une Zad islamo-gauchiste ». Il n’est pas anormal qu’une école axée sur la science politique, à supposer qu’elle existe, soit décrite selon les catégories présidant à l’enseignement que l’on y prodigue. Mais si l’on prend un peu de hauteur, il serait peut-être plus éclairant d’approcher la question selon d’autres grilles de lecture, la plus pertinente se rattachant à la paléontologie, et singulièrement à la longue période qui vit se succéder le trias, le jurassique et le crétacé.

On sait que le trias, dont une partie de la faune a perduré jusqu’à nous – crocodiles, tortues, oursins – vit l’apparition des premiers mammifères, dont le thrinaxodon, bête courte sur pattes, recouverte de poils, creusant des terriers. Diplômé de Sciences Po en 1982, j’ai moi-même connu cette période. Elle se caractérisait par des traits animaliers secondaires, tels le port de la cravate et du loden, un certain tropisme de prétention post-giscardienne, ainsi qu’un culte de la fiche digne du KGB. L’espèce science-polarde du trias se nourrissait volontiers de poireaux-vinaigrette dans le bar du bout de la rue, et faisait trafic de polycopiés autour d’une sorte d’oued nommé la Péniche.

Des esprits desaxés

A l’extinction du trias succéda l’avènement du jurassique. Ce fut l’âge d’or de grandes bestioles carnivores, tel le Tyrannosaurus Rex, cohabitant avec des reptiles marins et des invertébrés bivalves. Rue Saint-Guillaume, le goût de la viande prit alors la forme de pulsions anthropophages fortement sexualisées. Il semble que le directeur de l’époque ait courtisé par voie de courriels des élèves masculins, avant de s’éteindre prématurément dans un biotope nord-américain. Une autre créature de cette ère tomba tardivement pour scandale pédophile à la parution d’un livre écrit par sa belle-fille.

Advint alors le crétacé, dernière période de l’ère mésozoïque, celle qui a vu l’avènement de la « Salle Gaza ». La chute d’une météorite y aurait fortement désaxé les esprits. Les conifères y connaissent toutefois un développement remarquable. Dans les mers, raies et requins prolifèrent. Si certaines espèces carnivores s’éteignent, les omnivores, insectes et charognards les remplacent. Les oiseaux se nourrissent de larves, de vers ou d’escargots. Pour l’avenir, on annonce les débuts du Paléocène, où vont apparaître rhinocéros, porcs et chameaux. Ça promet.

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