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La chronique de Sabine Delanglade : couleur grège

Écrit par le 6 avril 2024


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Celui qui serait tenté, évoquant un tissu grège, de l’orthographier « greige », au motif que celui-ci est un alliage de gris et de beige, serait passible devant la police de l’étymologie. Le mot, d’origine italienne, vient de « seta greggia » (soie brute) et désigne donc la teinte de la soie à l’état brut, soit pas de couleur du tout. Ce n’est pas pour rien que Giorgio Armani, le créateur dit « sans couleurs » en a fait son emblème. Raccord avec ces teintes de craie, mastic, pierre ou boue qu’il adore. L’ancien étalagiste de la Rinascente, l’Attila des doublures, fut même dans les années 1980, considéré comme l’« inventeur » du grège.

À 89 ans, réputé être le couturier le plus riche du monde, « ce minimaliste au service du chic », dixit Harper’s Bazaar, continue d’exploiter à fond son « invention ». Son catalogue propose même des robinets « grège ». Entre les versions brushed steel ou chrome, on a le choix. Mais il n’y a pas que la salle de bains ; le grège fait aussi florès dans les vestiaires, sur les podiums. Il est discret, bourgeois, présente toutes les qualités. Le site Madame Lychee le considère comme « le nouveau blanc ».

Ne votez pas blanc, votez grège. Le grège est un beige chic. Le beige est triste, le grège est chic. Les nuances les plus infimes sont les plus belles. Chic est décidément un mot qui revient sans cesse, lorsque l’on évoque le grège. Le mot lui-même est suranné. Qui à l’heure du « je te kiffe » emploie encore le mot chic ?

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