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La réforme de l’Education nationale, victime collatérale du coup de sang de François Bayrou

Écrit par le 8 février 2024


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C’est une attaque en règle contre la politique éducative menée par Emmanuel Macron . En annonçant avec fracas qu’il n’entrerait pas au gouvernement , François Bayrou a fait état d’un désaccord profond, d’« une différence d’approche sur la méthode à suivre qui me paraît rédhibitoire » sur les réformes annoncées de l’enseignement. Ce qui est présenté comme « la priorité absolue » par le chef de l’Etat.

En tenant ces propos, le dirigeant centriste savonne aussi la planche du ministre de l’Education nationale, quel qu’il soit.

Redresser l’école « avec » les enseignants

« Année après année, […] les résultats chiffrés montrent qu’il y a une perte de confiance, un décrochage, et les enseignants vivent ça d’une manière désabusée, désespérée, a souligné François Bayrou, ce jeudi matin, sur France Info. J’étais persuadé qu’on peut redresser l’Education nationale en peu d’années, mais ça demande un choix politique qui est de faire ça avec les enseignants et les autres parties prenantes de l’école. »

Comprenez : les réformes actuelles se font sans eux, et cela ne fonctionnera pas. C’est un coup supplémentaire pour Emmanuel Macron et Gabriel Attal, à l’heure où toute la hiérarchie de l’Education nationale est secouée par la mise en place de la réforme du collège et où « l’école est en proie au doute » , comme l’écrivait Christophe Kerrero, l’ex-recteur de Paris, dans sa lettre de démission, la semaine dernière.

François Bayrou va plus loin : « On est sur une musique de fond qui est [que] les enseignants [ne] travaillent pas assez. » En filigrane, on comprend que le président du Modem cible le pacte enseignant , qui vise à rémunérer davantage les professeurs qui s’engagent dans des missions supplémentaires. « L’Education nationale, ça ne peut pas se redresser dans un climat uniquement gestionnaire », critique encore le maire de Pau.

« Collège unique, collège inique »

On entend aussi, dans le propos du président du Modem, sa réticence avec les groupes de niveau au collège. « On ne peut pas résoudre les problèmes de l’Education nationale sans le faire avec les acteurs de terrain et en annonçant des choses très difficiles à mettre en place », indique-t-il.

Le constat qu’il fait aujourd’hui sur l’état de l’école recoupe celui que faisait Gabriel Attal, début décembre , lui rétorque-t-on ? « Je n’étais pas là pour apprendre des plans », tacle François Bayrou.

« On fait monter les élèves en difficulté de classe en classe, on ferme les yeux sur leurs échecs et au bout du compte, ils sont totalement égarés », lançait François Bayrou, en septembre 1993, sur le plateau de « L’heure de vérité » (France 2). On ne peut plus continuer dans cette voie. » Le ministre de l’Education nationale du gouvernement Balladur voulait déjà « sauver » les élèves en difficulté « jusqu’à [ce] qu’on puisse les remettre dans l’enseignement normal lorsqu’ils auront été remis à flot ».

A l’époque, c’est lui qui était suspecté de vouloir casser le collège unique en mettant les bons élèves d’un côté et les mauvais de l’autre. « Je ne veux rien casser du tout », se défendait-il alors, en se refusant à toute « ségrégation ». Mais son jeu de mots d’alors, « collège unique, collège inique », lui restera collé à la peau.

« Ils sont dingues ! »

En 2022, il s’en était pris au secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, et à son équipe de « technos » qui plaidaient pour une école de la performance et pour une orientation précoce des élèves dès le collège. François Bayrou y voyait la fin du collège unique. « Ils sont dingues ! », répétait-il alors à ses interlocuteurs, comme le racontent les journalistes Louis Hausalter et Agathe Lambret dans « Etrange Victoire. Macron II, l’histoire secrète » (Editions de l’Observatoire).

On est sur une musique de fond qui est [que] les enseignants [ne] travaillent pas assez.

François Bayrou Président du MoDem

« Le travail que j’ai conduit sur le collège, sous l’autorité de François Bayrou, était bien différent du plan Attal, soulignait il y a quelques jours, sur X (anciennement Twitter), son ex-conseiller, Alain Boissinot. L’ancien recteur se souvient « de dispositifs proposés et non imposés », du « principe de confiance au terrain » ou encore d’une « vraie concertation sur les programmes ».

Mais, après la manifestation monstre de 1994, qui avait mis dans la rue 600.000 personnes – François Bayrou avait voulu modifier la loi Falloux qui limitait l’apport d’argent public dans les établissements privés -, c’est « l’immobilisme » qui avait prévalu Rue de Grenelle. « Le ministère a géré les affaires courantes au jour le jour, dans la hantise de nouvelles manifestations, se souvient Hervé Baro, ex-secrétaire général du Syndicat des enseignants. Sa directrice de cabinet, Marielle de Sarnez, surveillait alors la moindre alerte comme le lait sur le feu. »

« Si François Bayrou arrive à l’Education nationale, il faudra qu’il trouve le moyen d’expliquer à Gabriel Attal que c’est mieux de faire autrement », confiait-il il y a quelques jours. Cette question est désormais réglée.

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