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La souveraineté agricole de la France percutée par le changement climatique

Écrit par le 4 avril 2024


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Le gouvernement a fait de la question de la souveraineté alimentaire la pierre angulaire du projet de loi agricole présenté cette semaine en Conseil des ministres. Pour appuyer cette démarche, le Premier ministre s’est engagé à publier chaque année un rapport sur le sujet, dont la première édition doit être communiquée au Parlement dans les prochains jours.

Le texte, dont « Les Echos » avaient obtenu une première version fin février , dresse un tableau général plutôt rassurant et combat quelques idées reçues. On y apprend par exemple que la France reste la plus grande nation agricole en Europe en termes de surface et de rendement. Depuis 1980, la surface agricole utilisée (SAU) est restée stable à 15,6 millions d’hectares. Et la répartition des surfaces entre les différents types de cultures est stable depuis 2010.

Moins d’exploitations mais plus grandes

Le nombre d’exploitations agricoles a en revanche chuté de 100.000 entre 2010 et 2020, mais cette baisse a été intégralement compensée par une augmentation de leur taille moyenne, passée de 53 hectares à 65 hectares en dix ans. En surface, contrairement à ce que l’on pense souvent, les fermes françaises sont en moyenne plus grandes que leurs homologues allemandes ou espagnoles.

Sur les rendements également, la situation est loin d’être dramatique : ils sont restés stables depuis 2000 et « on n’observe pas à ce stade de corrélation forte entre l’interdiction de certains produits phytosanitaires et l’évolution des rendements ». Là encore, un constat qui détonne avec les affirmations des agriculteurs.

Le rapport est beaucoup plus pessimiste pour l’avenir : « Parier sur une hausse des rendements à l’avenir apparaît irréaliste, compte tenu des limites fixées par le rendement théorique maximal. »

L’évapotranspiration

Les limites, ce sont celles que va imposer le changement climatique et dont certaines cultures sont déjà victimes. L’année 2022, représentative du climat futur selon Mét éo France, « a vu les rendements des cultures de soja et de maïs non irrigué diminuer de 20 %. Un motif de consolation : ceux de l’orge et du colza ont, eux, augmenté de 10 %. Gel, grêle, sécheresse ou inondations, ces épisodes climatiques vont se multiplier et surtout s’amplifier selon les projections scientifiques.

Une ressource va devenir particulièrement critique : l’eau . Abondante dans le nord, elle va se raréfier au sud. Enfin, la perte annuelle liée à l’évapotranspiration est estimée à 50 milliards de m3 en cas de scénario d’un réchauffement à +4 °C, « soit un volume supérieur à l’intégralité des prélèvements d’eau actuels en France », alerte le rapport. De plus en plus de captages d’eau devraient aussi fermer du fait d’une pollution de plus en plus fréquente des rivières ou des nappes.

Diagnostics climatiques

Pour améliorer la résilience des exploitations agricoles, le rapport recommande d’accélérer le déploiement des diagnostics climatiques relatifs à la qualité des sols, dont traite le projet de loi d’orientation agricole.

En matière de souveraineté, le rapport pointe l’autre talon d’Achille de l’agriculture française : celui des engrais. En 2022, la France a importé 80 % de ses engrais. Avec une double dépendance : aux pays exportateurs et aux énergies fossiles qui servent à les produire.

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