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Le faux procès de l’école privée

Écrit par le 3 avril 2024


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C’est un procès politique de l’enseignement privé qu’instruisent – à des degrés divers selon leur sensibilité partisane – les députés Paul Vannier (LFI) et Christopher Weissberg (Renaissance) dans leur rapport d’information, publié ce mardi, sur le financement public de ces établissements. Ségrégation sociale, détournement de fonds, direction des consciences : l’acte d’accusation est aussi accablant qu’il est dénué de fondement. La charge repose, pour l’essentiel, sur le recul de la mixité sociale dans l’enseignement privé. En vingt ans, c’est exact, la proportion d’élèves issus de milieux très favorisés y est passée de 26 % à 40 %.

Mais cette tendance globale s’explique beaucoup par son retrait de l’éducation rurale et professionnelle. En se concentrant dans les zones urbaines et l’enseignement général, l’école privée s’embourgeoise. L’implication personnelle des parents, plus élevée que dans le public, est aussi un facteur de sélection. Sans doute faut-il valoriser des objectifs de mixité sociale dans les contrats passés avec les établissements privés. Mais cela aura un coût pour les finances publiques, les familles contribuant aujourd’hui pour un quart à leur budget.

Fantasmes

Quant à la suspicion de détournement des « forfaits d’externat » qui servent à rémunérer les personnels de vie scolaire, elle relève du procès d’intention : au prétexte que l’Etat en contrôle mal l’usage (les contrôles mériteraient de fait d’être renforcés), le privé frauderait… Dans son rapport de juin 2023 sur l’enseignement privé, la Cour des comptes indique n’avoir rien trouvé de suspect.

Dès lors, pourquoi rallumer la sale guerre scolaire ? En 1993, les accords Lang-Cloupet l’avaient éteinte en actant une complémentarité entre deux acteurs d’un même service public. « Un enfant est un enfant, où qu’il soit scolarisé », disait sagement l’ancien ministre de l’Education nationale et de la Culture. Grâce à ces accords, d’ailleurs, loin des fantasmes de LFI, l’école catholique n’a cessé de se laïciser.

Au lieu de s’en prendre à l’attractivité de l’enseignement privé, ces nouveaux Savary feraient mieux d’oeuvrer à celle de l’enseignement public. L’amélioration de la mixité sociale dans le privé dépend aussi de l’amélioration de l’offre scolaire dans le public, d’une meilleure gestion des remplacements, d’un climat plus paisible, d’une collaboration accrue avec les parents. La Cour des comptes l’écrit noir sur blanc en conclusion de son rapport… Le problème de l’école privée, ce n’est pas l’école privée, c’est l’école publique.

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