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Le retour de la Niña cet été : quels impacts sur le climat mondial ?

Écrit par le 9 avril 2024


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Le climat mondial est régulé par les flux atmosphériques mais surtout par les courants océaniques et leur température. De par leur superficie sur notre planète, les océans jouent un rôle prépondérant dans la machine climatique, en particulier dans la zone intertropicale, où se jouent de multiples variations cycliques. Ces cycles, appelés « ENSO » (acronyme pour El Nino et oscillation australe) alternent entre des anomalies chaudes (El Nino), froides (La Nina) ou neutres.

Dès à présent, les modèles numériques envisagent l’émergence de la Niña, qui devrait monter en puissance jusqu’à l’automne.

Le retour rapide de la Nina après un puissant El Nino

L’océan Pacifique, en raison de son immensité, est capable de moduler une bonne partie du climat planétaire, ce qui explique pourquoi il est sous haute surveillance. La zone intertropicale est scrutée par les satellites qui mesurent sa température (par imagerie infrarouge). Lors de cette dernière décennie, on était habitué à de fréquentes anomalies chaudes des températures de l’eau du Pacifique oriental (du côté de la côte américaine), ce que l’on appelle le phénomène El Niño. Mais, cette année, c’est l’inverse qui est attendu et qui commence déjà à se mettre en place (1) : un refroidissement de ces eaux de surface. C’est l’inverse d’El Nino, appelé « La Niña ». Ces cycles alternent tous les 3 à 7 ans, mais on a observé cette dernière décennie des transitions plus rapides et plus intenses que d’habitude. Cette évolution récente est possiblement une conséquence du réchauffement climatique (2).

Baisse rapide et marquée de la température du Pacifique



Anomalie des températures des océans prévue cet été © La Chaîne Météo

Au large des côtes de l’Amérique centrale et du Pérou, les vents s’inversent : les alizés soufflent de l’est vers l’ouest, repoussant les eaux chaudes vers le grand large (Polynésie puis Australie et Indonésie), et provoquant la remontée des eaux profondes froides du côté américain (phénomène d’upwelling). La baisse actuelle est déjà proche de -0,5 °C, ce qui constitue déjà une faible Niña, mais la modélisation indique que le refroidissement pourrait plonger entre -1 °C et -1,5 °C à la fin de l’automne, ce qui constituerait alors une « Niña modérée ». Une telle transition entre un El Niño fort et une Niña modérée est brutale et rare.

Des conséquences climatiques autour du monde



© La Chaîne Météo

Ces variations de température océanique forment des interactions appelées couple océan-atmosphère. Cela influence l’humidité et la température de l’atmosphère, et cette interaction modifie aussi le sens des vents en haute altitude ainsi que la circulation du Jet Stream. Par « effet domino », des répercussions se font sentir tout autour de la zone Pacifique, mais aussi de l’autre côté, sur l’océan Atlantique. Toute la zone intertropicale est bouleversée avec des modifications dans le régime de pluie (mousson africaine et indienne) et des températures (3).

Une saison cyclonique plus marquée



© La Chaîne Météo

L’une des conséquences directes et visible de la Niña est de « booster » l’activité cyclonique dans l’océan Atlantique, par effet de vases communicants (3). En effet, si les eaux froides du Pacifique entraînent moins d’instabilité, et donc moins de formation de cyclones, cela amoindrit le courant jet en haute altitude. Ce facteur plus calme en haute atmosphère favorise à son tour le développement d’ouragans sur l’Atlantique, car il y a moins de cisaillement.

En période El Nino, c’est l’inverse qui se produit, et il y a donc moins d’ouragans en Atlantique. Le nombre de phénomènes tropicaux en Atlantique est donc plus élevé en période « La Niña » que pendant El Niño (schéma ci-dessus). C’est la raison pour laquelle la saison des ouragans 2024 risque d’être active cet été, ce qui semble faire consensus auprès de tous les organismes de prévisions des ouragans. Selon le tropical Storm Risk, cinq ouragans majeurs pourraient s’y développer. L’arc Caraïbes et les Antilles sont particulièrement menacés dans ce type de configuration, avec, en outre, de fortes pluies en prévision. Le réchauffement climatique pourrait avoir un impact sur la fréquence des ouragans majeurs, mais il semblerait que ce soit moins le cas sur le nombre total de phénomènes (6).

Quelles conséquences pour cet été en France ?

C’est peut-être la question qui préoccupe majoritairement les français pour cet été : quelles seront les conséquences de la Nina en Europe de l’Ouest ? À l’instar d’El Nino, la Niña a peu d’impact sur le continent eurasien, car située trop loin, en bout de course des effets de l’ENSO (4).

Selon les statistiques, on peut en déduire plusieurs conséquences possibles : les étés en période la Niña sont souvent caractérisés par une circulation perturbée océanique avec un flux d’ouest plus perturbé (donc synonyme d’un temps plus changeant en France), mais dans une autre proportion, les anticyclones peuvent aussi être renforcés sur l’Europe centrale avec des vagues de chaleur sur la France. Les types de temps associés sont donc différents dans ces deux cas de figure.

Étant donné l’apparition tardive de la Nina cette année, qui ne fait que commencer, on peut penser que son effet sur notre été restera limité, ou alors en toute fin de saison avec la remontée des anciens phénomènes cycloniques atlantiques vers l’Europe. Cela ne devrait pas remettre en cause nos prévisions saisonnières, mais doit nous mettre en garde contre une fiabilité assez limitée à ce jour.

Des conséquences plutôt en hiver

De fait, La Nina se fait surtout sentir en hiver (5), en refroidissant globalement l’hémisphère nord en raison des modifications des centres d’action (anticyclones polaires renforcés notamment). La Nina est généralement synonyme d’hiver précoce en France. Mais il faudra attendre la fin de l’été et surtout l’automne pour voir la tournure et l’ampleur de la Nina avant de pouvoir se prononcer sur la nature de l’hiver 2024-2025.

Références :

1) El Nino devrait durer jusqu’en avril au moins

2) Augmentation des occurrences consécutives d’événements La Niña en raison du réchauffement climatique

3) Cyclogenèse tropicale

4) Interactions troposphériques QBO-ENSO et différences entre l’Atlantique et le Pacifique

5) Impacts saisonniers de La Nina et de El Nino

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