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« Maisons de quartier », « maisons pour tous » ou « foyers des jeunes », les MJC prennent Rachida Dati au mot

Écrit par le 25 janvier 2024


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https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/01/22/les-mjc-prennent-rachida-dati-au-mot_6212251_3246.html

« On a été les premiers surpris », s’amuse Patrick Chenu, le directeur général des Maisons des jeunes et de la culture (MJC) de France, à propos de l’interview – la première – de Rachida Dati accordée au Parisien le 14 janvier. « Il faut relancer les conservatoires municipaux accessibles à tous, le théâtre pour les jeunes et tous les réseaux dont j’ai moi-même bénéficié comme les maisons des jeunes et de la culture ! », y déclarait la ministre. Elle, c’était à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), au pied de sa cité, les Prés Saint-Jean, dont elle aime raconter son extraction populaire, comme un gage de son mérite républicain d’être désormais la maire du 7e, l’arrondissement le plus bourgeois de Paris, et du bien-fondé de sa nomination à la culture.

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Pour les MJC, c’est une aubaine. Stars des « trente glorieuses », ces quelque 1 000 associations d’éducation populaire (trois préceptes : enseigner, diffuser, pratiquer… ) regroupant 17 500 salariés, 43 000 bénévoles, 400 000 adhérents et 4 millions d’adeptes sont en effet depuis lors tombées en disgrâce, stigmatisées par une étiquette « “sociocu” peu valorisante et qui nous colle à la peau », grimace Patrick Chenu, qu’on retrouve vendredi 19 janvier de retour du ministère où il a été appelé par Noël Corbin, le délégué général à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle. Ça n’a pas traîné…

C’est qu’une MJC sur deux est en milieu rural, une sur cinq en quartier prioritaire. On y trouve tout le spectre social, et tous les âges. La moitié de leurs adeptes ont plus de 26 ans. « Une MJC c’est un lieu où on fabrique une politique publique sur un territoire », plaide Patrick Chenu, qui pointe leur importance « dans les villes de 5 000 à 10 000 habitants. Faire le tour des MJC c’est faire le tour des sous-préfectures, la diagonale du vide ». Au milieu des années 1990, objecteur de conscience, il avait effectué son service à la MJC de Villebon-sur-Yvette (Essonne). « Le premier soir, raconte-t-il, il y a un concert de free-jazz, avec Archie Shepp. Je demande au directeur : “Explique-moi, je n’y comprends rien…” Sans être pauvre, ma famille ne baignait pas dans la culture. Je venais de changer d’univers. » Il y est resté.

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